
Plus bas : 797 m pk Eaux-Bonnes
Plus haut : 1925 m pic de la Bréque
Dénivelé : 1358 m
Distance parcourue : 16,7 km
Collective du Club Alpin de Pau: Thierry Aubert, Michel Audigeos, Alain Colman, Lélé, Hélène Moinet, Michel Monbeig, Robert Vtipil encadrés par Bernard Boutin
Météo : beau
Date : 3 mai 2023
Cette sortie, la Mule et son inséparable Intello y étaient allés 3 semaines plus tôt (ICI) en vue de la présente collective. Refaire des trajets, certains s’y refusent ! Ce sont pourtant souvent les meilleurs moments. La montagne a ceci, elle n’est jamais la même. Question de temps. Question de saison. En 3 semaines, la neige a disparu, le brouillard aussi. Les fleurs sont de retour. Redécouvrir un lieu aimé, c’est avant tout la possibilité de l’apprécier encore plus.
Les « best off » du jour : revoir l’élégant massif calcaire du Ger qui domine le plateau d’Anouihas ᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu). Celui des jeunes génissesᵗ. Ger, Amoulat, Panbassibé, Montcouges, les Arcizettes… autant de sorties pour les mois à venir, avant que la neige ne revienne (souvent d’une façon inattendue).
Le deuxième temps fort sera la très belle descente, plein nord, depuis le signal du Gourzy vers le collet où passe le GR de la vallée d’Ossau (liaison Eaux-Bonnes-Eaux-Chaudes). Un redécouverte. Ambiance sauvage. Sentes animales. Bruyère sous les pieds. Vu imprenable sur la vallée d’Ossau. Roue libre. Agréable.
Ces « temps forts » sont pour plus tard. En attendant, il s’agit de commencer par remonter la Coume de Balourᵗ et de passer par la cabane « Black Isard ». Qui pour expliquer ce nom bizarre ? Toponymie : science improbable.
Déception pour tous : les salamandres étaient promises. Pas une à admirer, lors des 850m de dénivelé de la remontée de la Coume. Le réchauffement climatique a t’il fait disparaitre les amphibiens habillés de jaune et noir luisant?
Un dernier effort et la forêt se termine. Balour se retire. Québotteᵗ prend le relais : Moncouges à gauche, Gourzy à droite. Devant, il devrait y avoir marmottes et izards (vus il y a 3 semaines). Personne ! Au-dessus, un vol de choucas tente de compenser. Pas grand chose à se mettre sous la dent pour une sortie de 8 heures !
Arrivée au poey (éminence) qui domine le plateau d’Anouilhasᵗ. Vue imprenable plein sud. Contemplation et photos. Deux cabanes sous nous : celle de Poey et celle de Lou Boucou. Heureux comme un berger à Anouilhas. Inquiétude pour eux : et l’eau ? Ne s’engouffre t’elle pas dans le lapiaz ?
Main de l’homme : un captage a été réalisé au sud, entre Lurdé et Petite Arcizette. Dans un gouffre où vivaient les choucas. Ils n’y sont plus. Dommage, leurs cris, remontant du centre de la terre, animaient les lieux.
Retour vers le pic de la Brèque. Montée rapide sans difficulté. Photos et pause « casse-croûte ». Enchainement sur la crête qui conduit au Gourzy. Session montagnes russes. Belles vues de part et d’autre.
Au Gourzy, des randonneurs font « bronzette ». Le soleil pique. La soirée sera brulante…
Continuation vers le Signal du Gourzy et la crête qui rejoint le bas du vallon de la Gourziette et les cabanes de Laga de Haut et de Laga de Baigt. Fou rire, à la lecture du dictionnaire Gascon-Français de Simin Palay : lagas en gascon = tique, morpion. Réalisme inhabituel pour une plaie qui devait être fréquente dans les cabanes.
Passées les cayolarsᵗ , plongée dans la série de Z, du chemin de l’Impératrice, qui conduit aux Eaux-Bonnes. Pour le pot de fin de sortie, pas de bar sur place. Bonne nouvelle toutefois, le Richelieu ouvre dans quelques jours. Charme désuet de la « belle époque » assuré. Mérite le détour.
Pot final au bar de l’Ossau à Laruns. Le soleil brule toujours…
A plus sur les sentes.
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie (source le Palay, le Bourbon, l’inspiration) :
– Gourzy du gascon gourg, gue pour gouffre, abîme d’eau, creux profond (Palay)
– la Brèque du gascon bréque pour « dépression profonde de montagne » (Palay)
– Laga de Haut du gascon lagàs = tique, morpion (Palay)
– plateau d’Anouilhas du gascon anoulhe = jeune génisse (Bourbon)
– Québotte pour petite quèbe = abris sous roche connus des bergers
– Cayolars = cabanes de bergers
– Ger : gèr, jèr, gérs = terrain gazonné sur la montagne. (source : Palay)
– Pambassibé : du gascon pan pour pentes et bassiu, – ibe pour agneau ou brebis de l’année précédente (source : Palay)
– Coume de Balour du gascon pour combe et balou pour glaciaire. Une combe où restait un névé en été (Bourbon) ou une combe dans le bal(oû) pour (petit) vallon (Palay).
– Montcouges (Montcojas) du gascon coja = cucurbitacée, montagne en forme de citrouille, arrondie (source : Bourbon)
Crédit photo : Michel Audigeos et Bernard Boutin
Cliquez sur la première photo pour faire défiler la galerie