Plus haut : 1938m crête de La Brèque
Dénivelé : 1240m
Distance parcourue : 16,5 km
Participant : Bernard Boutin
Météo : couvert puis pluie
Date : 12 avril 2023
La météo avait prévu la pluie à 15h. La sortie était prévue pour s’achever à 15h. Elle se termine à 15h06 et il pleut ou bruine depuis 13h30 ! No luck, pourtant le 13, c’est… le lendemain. Qu’on se rassure, l’Intello avait prévu dès le départ : couvre-sac, veste imperméabilisée et même poncho !
Départ à 8h depuis le haut de la station d’Eaux-Bonnes, près du magnifique bâtiment abandonné des Thermes et du captage de la Sourde. Tristesse de voir ce beau patrimoine souffrir « des affres du temps qui passe ». Longue remontée de la « Coume de Balourᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu), la combe du vallon ! Dommage, les salamandres ne sont pas de sortie. Il peut y en avoir des centaines dans le coin.
Arrivée à l’estive de Balou et sa « cabane Black Isard ». Drôle de nom pour cette cabane. Un curiste anglais l’aurait-il construite, restaurée voire baptisée ?
Traverse de l’estive et montée toujours dans la forêt : 4,6 km et 770m + à parcourir, depuis le départ, pour en sortir. Claustrophobes s’abstenir. Mais voilà la vue, en émergeant, est toujours aussi magnifique : Moncouges à gauche, loin au fond l’Amoulat, sur la droite la Brèque et le Gourzy. Magie calcaire des lieux. Fine couche de neige humide sous les pieds.
Long moment d’observation réciproque avec une marmotte. Curieuse et pas gênée par le randonneur. Rentre tranquillement dans son terrier quand je m’approche.
Continuation vers le pic de la Brèqueᵗ et un promontoire au-dessus du plateau d’Anouilhasᵗ, le plateau des jeunes génisses. La Brèque désigne quoi au fait ? la crête, le pic, le pas du même nom ou tout simplement le plateau d’Anouilhas. Palay rappelle qu’en gascon bréque est une « dépression profonde de montagne ». Tout à fait le cas pour Anouilhas. Mystères de la toponymie.
Sur les pentes du pas de la Brèque, un gypaète va et vient et s’éloigne. Rien pour le perturber. Heureux homme !
Face au plateau, coup d’oeil rapide. Le temps menace. L’Amoulat au fond a réellement belle allure. Fusée spatiale en plein décollage. Les Arcizettes – il y en a 3 – semblent toujours imprenables ou infanchissables. L’Ossau point son nez au-dessus du col de Lurdet.
Montée sur la crête de la Brèque pour rejoindre le Gourzy. Arrivée au Gourzy en même temps que le brouillard. Reste plus qu’à descendre vers le col éponyme. Le brouillard étant de plus en plus épais, décision est de passer directement par le vallon de Gourziotte pour rejoindre la cabane de Laga de bas. Motif : la crête du signal du Gourzy étant hors sente, mieux vaut cheminer, dans le grand-blanc, sur les sentes du GR qui rejoignent la cabane.
Cheminement sur des pentes exposées NE. Les sentes disparaissent régulièrement sous la neige. Le GPS est inutile avec son fond de carte pas assez précis. Sur le portable, l’application AlpineQuest permet parfaitement de s’orienter et suivre la sente recouverte de neige. Arrivée à la cabane de Laga de Hautᵗ. La cabane aux tiques ! Pause à l’extérieur. Très rapide car quelques gouttes commencent à tomber.
Fin de pause. La pluie tombe pour le bon. Passage en mode scaphandrier : couvre-sac étanche et coupe-vent de même.
Coup de colère contre ces pyrénéens « court-termistes » qui détruisent leur patrimoine. Explication : sous la cabane Laga de Haut, vers la côte 1380, le « sentier du Gourzy » longe une forêt sur la gauche en descendant. Il y a quelques années, sous un très épais brouillard, je passais là quand un coq de Bruyère s’est mis à chanter fortement. Il était tout proche, ne me voyait pas. Par contr,e je l’entendais parfaitement. Il semblait tout simplement au-dessus de moi ! Moment magique.
En 2023, ceci ne peut plus se reproduire et pour cause, une vilaine route forestière a défiguré totalement les lieux entre 1220m et 1370m. Objectif : rejoindre la cabane Laga de Baigt. Là où nous avions un étroit sentier agréable, au milieu d’une végétation variée faite de rhododendrons, bruyères etc. nous avons maintenant une « route forestière » inégale, assez large pour un « quad », faite de boue et rochers concassés grossièrement. Les scientifiques répètent sans fin de ne pas approcher les lieux où résident les coqs de bruyères (Grand Tétras) qui aspirent à calme et tranquillité. Les pyrénéens font tout le contraire ! Et pour le bénéfice de qui ? Une seule personne : le berger installé sur ce flanc de montagne. Tôt ou tard, ses collègues demanderont une route jusqu’au plateau d’Anouihas. Pourquoi leur refuser alors que Laga de Baigt a eu sa route ? Tristesse.
A plus sur les sentes.
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie (source le Palay, le Bourbon, l’inspiration… ) :
– Gourzy du gascon gourg, gue pour gouffre, abîme d’eau, creux profond (Palay)
– la Brèque du gascon bréque pour « dépression profonde de montagne » (Palay)
– Balour du gascon baloû pour vallon (Palay)
– Laga de Haut du gascon lagàs = tique, morpion (Palay)
– plateau d’Anouilhas du gascon anoulhe = jeune génisse (Bourbon)
– col de Lurdé du latin Lurdus et du gascon lurde = sale, boueux (Bourbon)
Crédit photo : Bernard Boutin
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