
Il y a 50 ans, en juin 1967, le nouveau refuge de Pombie (2032 m) ouvrait au public. Cinquante ans plus tard, vu de l’extérieur, le refuge est toujours le même : bien campé sur de solides murs en pierre de taille, flanqué du fidèle « vieux » refuge, fier de ses vues plongeantes vers les vallons de Pombie et d’Arrious, fier de sa raillière, fier de son lac et de ses cols (Pombie, Peyreget, Suzon), honoré d’être adossé à un pic du Midi d’Ossau (2885 m) dominateur et aux mille voies.
Cette fierté, on la retrouve chez les gardiens successifs et les bénévoles du Club Alpin Français de Pau et de la vallée d’Ossau, qui n’ont eu de cesse de l’entretenir.
Le refuge de Pombie et son magnifique cadre n’ont pas changé. A un détail près toutefois : sa lourde porte en fer, ses volets sont passés du « jaune izarra au rouge rubis » (!). Fantaisie d’un président du CAF de Pau ou demande d’un président du Parc National ? Nul ne sait !
Si le refuge n’a pas changé, son activité s’est profondément modifiée. De « repaire », initialement fréquenté par des grimpeurs en guise de sensations fortes et de premières sur les raides parois de l’Ossau, il est aussi devenu, au fil des décennies, un point de passage incontournable pour les milliers de randonneurs qui parcourent le Parc National des Pyrénées ou la HRP (Haute Route des Pyrénées).
Les causes de cette mutation sont multiples : création du parc national en 1967 et mise en place de nouveaux sentiers par celui-ci, développement des GR (le 10 ne passe pas loin), étape de la HRP, arrivée massive de randonneurs espagnols à partir de l’entrée de l’Espagne dans l’Europe en 1986, développement du ski de randonnée et de la pratique de la raquette. La démocratisation du sport de montagne, par les chaines de magasins de sports, a fait le reste : « A fond la forme ! »
L’accessibilité du refuge s’est aussi fortement améliorée avec la mise en place d’un bon axe routier conduisant au col frontalier du Pourtalet, ouvert dorénavant toute l’année, alors qu’il y a 50 ans, il n’y avait là qu’une « méchante » route, sinueuse, pleine de nids de poule, et fermée tout l’hiver par de nombreuses avalanches.
Cinq gardiens et leurs familles ont vécu ces changements. Tous ont connu, à Pombie, des moments de « bonheur » – mot qui revient souvent dans leur bouche – et quelque fois des moments pénibles.
Pour les 50 ans de Pombie, laissons-les nous entrainer dans la grande et la petite histoire de ce lieu, si emblématique, de la vallée d’Ossau. Une aventure qui démarre en juin 1967 avec Jean-Louis et Michèle PÉRÈS, les premiers acteurs de « La Saga des Gardiens de Pombie ». Une saga en 5 actes qui vous sera dévoilée au cours des 5 semaines à venir.
– par Bernard Boutin
Crédit photo : L’ancien et le nouveau refuge de Pombie, au petit matin, par Jean-Marie OLLIVIER
La saga des Gardiens (acte 1, 1967-1971) : Jean-Louis et Michèle PÉRÈS, heureux précurseurs
La saga des Gardiens (acte 2, 1971-1975) : Hervé et Renée BUTEL, un photographe, une dessinatrice à la barre !
La saga des Gardiens (acte 3, 1976-1978) : Guy MAYLIN, gardien malgré lui !
La saga des Gardiens (acte 4, 1979-2006) : Guy SERANDOUR, le capitaine au long-cours
La saga des Gardiens (acte 5, 2006-2017) : Jean-Marc FERRI et Karine, la « dimension humaine »