
Plus bas : 834 m parking sous Goust
Plus haut : 1760 m Péne Hourque
Dénivelé : 1295 m
Distance parcourue : 18,4 km
Collective du Club Alpin Pau : Marie-Ange Dziuba, Marie Enaud, Sylvie Feulie, Nadine Laborde, Hélène Moinet, Pierre Vidal encadrés par Jean-Luc Guilhempourqué, co-encadrés par Bernard Boutin
Météo : belle journée, ciel voilé, pas de vent.
Date : 21 mars 2023
Sortir avec Jean-Luc Guilhempourqué, c’est l’assurance d’aborder toute la diversité qui rend la montagne si attractive : flore, faune, topographie, toponymie, histoire, patrimoine etc. Pour cette sortie, l’ours sera à l’honneur avec l’observation de plusieurs « pièges à poils d’ours » d’une autre époque. Aujourd’hui, ils sont remplacés par des caméras !
Diversité toujours, pour la Mule et l’Intello qui sont allés si souvent dans le secteur, souvent hors-sentes… et pourtant, Jean-Luc leur fera découvrir des cheminements nouveaux, improbables. Ni cairn, ni panneau d’orientation, ni trace de peinture. Faire du neuf avec du déjà vu. Plutôt sympa!
Départ depuis Goust, remontée classique, toujours aussi franche, au plateau de Lusque. Au pylône, quitter le GR et partir, sur la droite, vers l’Arrec de Besse. Traverser le plateau (de Lusque), puis en légère descente le bois éponyme (pour éviter de répéter Lusque !). Jean-Luc s’arrête auprès d’un arbre qui borde la sente.Tailladé, il porte la trace d’une vis au centre. En son temps, elle permettait de tenir une petite grille, pour tenter d’accrocher des poils d’ours qui venaient régulièrement se faire les griffes ou se frotter le dos. Objectif : arriver à identifier le plantigrade qui fréquentait les lieux. Par 3 fois au cours de la sortie, il nous montrera ces reliques d’une époque où l’ONF « traquait », avec les moyens du bord, l’ours dans le secteur.
Descente vers l’arrec. Acrobaties pour le traverser. Son débit est inhabituellement fort. Fonte des neiges prématurée pour un mi-mars. La sente est bien tracée même s’il n’y a ni cairn, ni peinture. Remontée, par une belle forêt de hêtres, en dominant la rive gauche de l’arrec. Nouvel arbre à ours.
Arrivée au bas des estives du cirque de Besse. Beaucoup d’eau. Traversée et retraversée de l’Arrec de Besse (à nouveau !) avant d’attaquer « tôt dret » pour passer par la cabane de Besse, puis le col (of course !) de Besse et rejoindre le « plaa » pic de la Gentiane. Besse est – enfin – mis de côté. Les anciens ne se prenaient pas la tête. Pour tout un secteur : un seul nom pour pic, forêt, gave, estive. Plus simple à mémoriser. La Mule aime. L’Intello moins. Trop simpliste. Qu’était Besse initialement ? Un pic, une prairie, un bois ? (voir plus loin!)
Pause déjeuner au pic où il n’y a pas de gentianes. Elles commencent toutefois à pointer du nez. Marie offre un apéritif à base de pissenlit, fait maison. Bien vu !
Observation des grands, de ce petit monde, qui nous dominent. Le plus proche, au sud : la belle face nord en forme d’accordéon, du Sesques, moins chargé en neige que jamais (pour une fin mars) ! Le Sesques : 1700 m de dénivelé, depuis le Bitet, rappelle Sylvie. Une collective pour fin juillet. Reste à se mettre en jambes.
Retour sur la cabane de Besse. Croisons un important groupe de Montois. Des landais randonneurs : plutôt rare en un endroit aussi peu parcouru ! Un béarnais les mènerait-ils ? En tout cas, râtons l’occasion de leur distribuer des « flyers » du CAF de Pau !
Jean-Luc tient absolument à nous montrer une source à côté de la cabane… pendant que l’Intello, 300 m plus loin, tient à faire découvrir la sienne. A retenir en ces temps de sécheresse. A quand un blog collaboratif sur internet pour récapituler les points d’eau permanent des Pyrénées ? De l’eau, dans le secteur de Besse, il y en a partout ce qui expliquerait ce nom de Besseᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu) …
Traversée des estives (de Besse) pour rejoindre le col d’Abet. Quelques névès, en fin de vie, à passer. Au col, continuation en crête, vers le pèneᵗ Hourqueᵗ. Pentes escapées à droite comme à gauche. Avoir le pied ferme. Au pène Hourque, pause rapide pour apprécier la vue en direction du Sesques. Un « spot » à voir et à revoir. Belle vue au sud.
Retour sur le col et descente SE, hors sente, vers l’arrecᵗ de Bouerzyᵗ. Passage de l’Arrec et entrée dans une belle forêt de hêtres, propre et sans sous bois broussailleux. Le bois de Bouerzy : une belle découverte. Suivi d’une sente descendante, pendant un long moment. Agréable cheminement sans difficulté. Juste ne pas perdre la sente de vue. Camouflée sous les feuilles, elle nous échappe. Les applis « miracles » sont dégainées (Iphigénie pour Marie, Alpinequest pour Bernard). Retour en arrière pour finir par trouver une vire qui traverse une impressionnante falaise. Il y avait le passage d’Orteig, il y aura maintenant le « passage Guilhem » ! Série de Z descendant et le parking est déjà là.
Satisfaction générale. Une bien belle sortie : originale, souvent « hors piste », loin des hommes (?)… Que demander de plus ? Merci Jean-Luc.
A plus sur les sentes.
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie (source le Palay, le Bourbon, l’inspiration) :
– Bouerzy du gascon bouès, boès pour bois (Palay + inspiration)
– Arrec en gascon pour rivière, gave
– Besse du gascon bés pour ce qui coule, flue, déversoir, ruissellement de l’eau (Palay + inspiration).
– Pène du gascon pour pointe, pic (Palay)
– Hourque du gascon pour fourche (Palay)
Crédit photo : Bernard Boutin
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