Pé de Hourat : du Durban au soum de Peyre par les crêtes


du Durban au soum de Peyre : toute la crête parcourue

Plus bas : 533 m parking Pé de Hourat
Plus haut : 1690 m Durban
Dénivelé : 1420 m
Distance parcourue : 15,1 km
Collective du Club Alpin Pau : Marie-Ange Dziuba, Marie Enaud, Nadine Laborde, Pierre Vidal, Vincent Escoula, Eve Fava, Marie Benichou, Bernard Boutin encadrés par Jean-Luc Guilhempourqué
Météo : belle journée, pas de vent.
Date : 28 mars 2023

A nouveau faire du neuf avec du vieux ! Le pic Durbanᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu), qui n’y est pas allé depuis le port de Castet ? Une vue magnifique sur la plaine. Pour y arriver, il suffit de suivre une longue crête qui passe par de nombreux soums : le Peyreᵗ, le Mailᵗ, la Hourqueᵗ, le soum de Quilaᵗ avec un retour par la coume de Bayle et la cabane de Couscouillas.
Cette-fois ci, Jean-Luc nous a concocté un parcours qui fait entièrement redécouvrir la crête. Plutôt que de la monter, nous la descendons.
Départ Pè de Houratᵗ. Bout du monde tranquille qui croule sous la mousse et l’humidité. Montée dans une forêt dense et sans attrait particulier. Malingres, de nombreux arbres sont au sol : manque de soleil = manque de vitamines ? Des sentes, des voies forestières dans tous les sens. Session orientation.
Contournement du Moncautᵗ. Sortie de la forêt. Un cromlech. Qui l’a placé là ? Mystère. Continuation en direction de la Portèreᵗ, située sur la crête. Bel abreuvoir. Ici, il y a de l’eau partout. Sur l’IGN 25, les sources sont nombreuses. Sous la Portère, une fine couche de neige fraîche. Bien vu : une note de couleur supplémentaire !
A la Portère, petit collet, la vue s’ouvre pleinement sur toute la chaine des Pyrénées. Magie : elle resplendit sous la fraîche. Débute la crête, côté ouest. Premier soum à atteindre : le Durbanᵗ. Traversée d’une bois dense et le Durban est déjà là.
Commence alors une longue descente de près de 5 kms pour rejoindre le Laménère situé au-dessus de la bergerie de Peyrenère. Les jonquilles émergent de la fine couche de neige et la rouge Dent-de-chien (Erythronium dens-canis). Jean-Luc, genoux à terre, explique : « Ce sont les feuilles tachées de rouge qui ont donné son nom à l’érythronium. Erythros veut dire rouge en grec. Un mot qui fait penser à l’Erythrée, pays de la corne de l’Afrique proche de la mer Rouge ». Jean-Luc, encadrant botaniste.
Vincent rencontre Pierre pour la première fois. Derrière, leur passion commune de la montagne, une autre émerge, plutôt rare au CAF : les deux compères sont des chasseurs. L’un chasse la plume, l’autre le poil. Malgré ce grand écart, ils ont tout plein à partager.
Pause déjeuner, à mi-parcours, entre soum et soum. Toute l’équipe s’assoit face à la plaine alors que les Pyrénées sont si belles au sud ! Eviter le soleil dans les yeux. « Golfech c’est par là et, là-bas, la Montagne Noire ». Le Pièmont, c’est aussi ça…
Reprise de la descente. Petit passage expo, pour cause de neige, sur les pentes nord de La Hourque qui doit être contournée. Col des Houssats et remontée vers le soum de la Peyre, de couleur noire. En dessous, la bergerie s’appellera Peyrenère (pierre noire).
Au jeu de la toponymie, les cartographes nationaux ont peu altérés les noms des « moindres » sommets. Une chance pour mieux comprendre les noms gascons données, par les « autochtones », aux lieux parcourus. Derrière les noms, se cache tout l’histoire pastorale du coin.
Descente vers la petite cabane de Peyrenère, abandonnée et entourée de ronces. Une trace du patrimoine local qui va bientôt disparaitre si on n’y prête garde…
Arrivée à la forêt. A nouveau, de nombreuses sentes partout. Attitude : « être un indien dans la jungle ». Ni vue, ni cap. Reste, surtout, à toujours descendre. A deux pas du parking, les premières jacinthes des Pyrénées. Endémiques, elles ne se plaisent vraiment qu’à l’ombre et à l’humidité, sur les versants nord. A Pé de Hourat, elles sont servies et marquent (déjà) le début du printemps, en ce 28 mars. Y-a-plus-de-saison !
Arrivée au parking. Contents de ce boucle qui a permit de revisiter une crête si souvent parcourue (dans l’autre sens). Bien joué Jean-Luc.
A plus sur les sentes.

– par Beñat

Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie (source le Palay, le Bourbon, l’inspiration…) :
– pic Durban du latin duro = forteresse en pointe (allusion féodale) (Bourbon)
– Moncaut : mont chaud (Jean-Luc)
– Pé de Hourat du gascon = pied et Hourat = gorge, trou
– soum de Quiala (quialar) du gascon cujalar = cuyala, enclos pastoral en montagen (Palay)
– le Mail du gascon malh = rocher
– col des houssàts du gascon houssàt = fossé, fosse étroite
– col de la Peyre du gascon peyre = pierre, caillou
– Peyrenère du gascon peyre et nère (né) = pierre noire
– le Béez du gascon bée, bégne, béye = bras de cours d’eau, filet d’eau coulant d’une fontaine, source (beasse)
Crédit photo : Bernard Boutin
Cliquez sur la première photo pour faire défiler la galerie

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