Aragon – boucle Pacino-Cochata : « le chemin des forçats »


embalse d’Escarra et sierra de Partacua

Plus bas : 1180 m (sortie du tunnel d’Escarrilla)
Plus haut : punta de la Cochata 1908 m, pico Pacino 1965 m
Dénivelé : 1168 m
Distance parcourue : 13,6 km
Participants CAF de Pau : Francis Bellocq, Vincent Escoula, Céline Larrieu, Karine Norbert, André Paillassa, Bernard Boutin encadrés par Jacky Gaüzere et Juan-Miguel Izquierdo
Météo : belle journée
Date : 22 avril 2022

Belle sortie que celle là avec une bonne équipe. Un cheminement facile en direction de l’embalse d’Escarra (Escara). Bifurcation avant d’atteindre le barrage et montée vers le collado de Pacino puis le pic du même nom. Fine couche de neige fraîche humide. Boue sous les pieds. Glissade à éviter.
Arrivés au Pacino, nous croiserons les trois seuls randonneurs de la journée : des palois ! Ce pic : un belvédère unique avec une vue à 360° réellement exceptionnelle. Sous nos yeux, la liste des « grands de ce petit monde » est impressionnante. Quelques sommets de plus de 2700 m :
– au nord, l’Arriel, le Lurien, l’Ossau, l’Anayet
– à l’est, Palas, Balaitous, Tebarray, pic d’Enfer, Garmo Negro
– au sud, Tendenera, peña Sabocos et même le lointain Tozal de Guara
– à l’ouest, spectacle qui attire le plus, la sierra de Partacua avec la peña Telera, peña Retona, la pala de Alcaniz, la pala de IP et derrière la Collarada.
Les grimpeurs, Francis, Jacky, André, Miguel font le bilan des voies et autres couloirs à grimper dans la Sierra de Partacua. C’est sans fin. Miguel en rajoute, il y a aussi toute la crête à parcourir… avec la tente.
Jacky décrète la pause alors que nous n’avons que 700 m de dénivelé dans les jambes ! Jacky se bonifie. Moins de pression sur les équipes, plus de confort…
De la pause, on retiendra les trois flaques qui sortent spontanément du fond des sacs, histoire de célébrer la beauté des lieux. Juan-Miguel Izquierdo, le plus « local » de l’étape, nous offre de… l’Armagnac ! Nul n’est prophète en son pays. Jacky un excellent Mirabelle maison et Vincent un rhum « revisité ». Du carburant pour la descente qui va suivre.
Un quebrantahuesos (casseur d’os = gypaète barbu) nous survole. Queue en losange, poitrail roux. Quant à la barbe, difficile de la voir, il est à contrejour.
Descente vers le réservoir d’Escarra, construit par les prisonniers de la guerre civile espagnole. Démarrage des travaux en 1946 pour terminer en 1955. Fait avec les moyens du bord (materiales sueltos núcleo arcilla : matériaux en vrac avec un noyau en argile) et recouvert de pierre. Une partie des équipements était acheminé sur place par un téléphérique montant de Sallent et passant par le collado del Pazino (ou Pacino). Il sera démantelé dès 1956 pour servir sur un autre barrage (Campoplano). Les prisonniers politiques montaient au chantier depuis le village d’Escarrilla par le chemin que nous avons emprunté à la sortie du tunnel. Son nom est évocateur : “el Camino de los Forzados” (le chemin des forçats).*
Le lac-réservoir, bleu en juillet 2019, est vert douteux en 2022, façon étang du parc Beaumont à Pau. Effet du réchauffement climatique ?
Remontée vers le collet de Tamañones pour attaquer les pentes de la « punta de la Cochata » par le SSO. Les pentes sont « franches », boueuses et partiellement couvertes de neige humide et fondante. Attention requise. Ne pas glisser. Main au rocher de temps à autre. Rien de bien terrible. Sommet rapidement atteint. Recherche de la voie Lélé, célèbre… au CAF de Pau. Une descente plein sud. Revenons sagement sur nos pas. Méfiance à la glissade à nouveau.
Du col, descente, vers le village, par le Grm08Var qui est en voie de disparition, englouti sous de méchants et piquants arbustes type aubépine. Un vrai pensum. Griffures assurées. Plaisirs dissipés. Des repousses partout pour ces piquants qui n’ont rien à faire là ! Souhaitons que les Pyrénées ne s’en couvent pas. Pour le coup, même les anti-écobuages doivent reconnaitre l’utilité de cette pratique mais, voilà, il n’y a plus de bergers sur ces pentes et l’entretien par l’homme semble impossible. Pour la prochaine fois, ce sera retour par l’aller.
Pause méritée au village après une bien belle sortie au coeur de la valle de Tena qui n’a rien à envier à sa proche voisine du nord : la vallée d’Ossau.
A plus sur les sentes.

– par Beñat

Les randos d’avant : c’est ICI
* source en espagnol : http://visor.montanasegura.com/ruta/ficha/246)

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