
Plus bas : parking de Tournaboup 1462 m
Plus haut : col de Bédera 2376 m
Dénivelé : 930 m
Distance parcourue : 12 km
Participants du CAF de Pau : Syvlvie Darrouzin, Pascale Le Du, Xavier Damez, Thierry Lansac, Bruno Basty, Didier Mazoin, encadrés par Patrick Sicé, co-encadrés par Bernard Boutin
Météo : grand beau frais sans vent. Très agréable.
Date : 13 janvier 2021
Après de fortes pluies, jusqu’à 2200/2300 m, suivies d’ importants regels nocturnes, la chaine pyrénéenne s’est transformée en une gigantesque patinoire. Risques de glissades maximum. Deux morts en vallée d’Ossau la veille (Anéou, pont de Camps). Danger, droit devant !
Patrick, GO parfait, invite tout le monde à Luz pour prendre un café. Histoire de démarrer un peu plus tard (9h30). Le temps du dégel. Sympa.
A Barèges, depuis le parking de Tournaboup, les pentes qui montent aux pics Barbe et Bédera ou encore au col d’Aoube sont toutes orientées Sud-Est. Le bon choix. Quatre sorties du CAF de Pau (dont une « off ») se retrouvent sur place. Vingt cafistes palois à la recherche du nouvel eldorado : la neige décaillée. Dramatique rétrécissement de notre aire de jeux.
Claquement des attaches, contrôle des ARVA bippeurs et c’est parti, sur les pistes, pour aller traverser le Bastan afin de remonter vers la cabane d’Aoube. Pas moins de quatre dameuses travaillent la piste devant nous. Avec une moyenne de 22 litres à l’heure de diesel consommé, mieux vaut les avoir derrière que devant ! Un instant bref. Heureusement.
Passage du Bastan et pose des couteaux pour remonter le vallon d’Aoube, par ses pentes exposées Ouest. Pentes fermes et tôlées. Méfiance. Traversée du talweg et le soleil est là (pour le restant de la journée). Chouette. Pause : mettre les lunettes de soleil, enlever une couche et ajouter une couche, de « sun-tan » cette fois. Bruno y met tellement d’énergie que le front du casque manque y passer…
Première remontée en Z en direction de la cabane puis continuation vers la crête qui descend de la Grassère d’Aoube. Neige facile. Une première collective est déjà passée. Reste à suivre la trace qui s’enfonce de quelques centimètres, dans la neige humidifiée par le soleil. Sur la crête la vue s’ouvre sur la crête suivante, à passer sous le Coumétou. De méchantes corniches promettent un franchissement compliqué, voire dangereux.
Alternative : remonter le couloir du torrent de La Mousquère, qui descend des lacs de La Lahude. Une équipe le remonte devant nous. Une longue série de Z dans une neige humide avec pente assez forte au début. Visu GPX donnera une moyenne de 36,5° pour le premier tronçon sur 100 m de dénivelé. Incroyables outils informatiques ! (source : sortie du 2 février 2021)
Beaux efforts répétitif pour tous. Mouvements de balancier régulier. Le temps des horlogers.
Plus haut, la pente du couloir diminue. L’effort devient moins intense. Au-bout, les étangs gelés de Lahude. A gauche le pic de Barbe 2468, à droite le Bédéra 2513. Entre les deux, un col sans nom 2404 que Xavier baptise col de Bédéra (logique!).
Traversée par l’ouest des étangs et nouvelle longue remontée en Z pour rejoindre le col. Neige plus humide. Conversions moins « légères ». Virages de plus en plus serrés en se rapprochant du col. Un peu de tôle aussi. Des corniches nous observent. Des corneille, ce serait mieux. Belle ambiance ! Le dernier virage, le plus dur. Les skis ont tendance à descendre au lieu de monter. Un ultime effort et le col est « vaincu ». Une première pour la plupart dans le groupe. Satisfaction générale.
Monter au Bédéra ? Il est soufflé. Rocher et glace au programme. Dilemme : Crampons-piolet pour monter ou plutôt redescendre pour profiter de la neige tant qu’elle ne devient pas trop lourde. Choix n°2 sans hésitation.
Au moment de rechausser les skis, un cri au-dessus de nous. Le bruit d’une chute. Les yeux se tournent aussitôt, vers les pentes du Bédéra, pour voir dévisser un randonneur. Crampons au pied, piolet à la main, il file vite et semble incapable de contrôler sa chute. L’image du moment : un pantin désarticulé. Par chance, sa course l’amène sur le col. La pente se radoucit. Son corps s’arrête naturellement. L’homme est sonné. Plus de peur que de mal. Plus tard, nous verrons le randonneur descendre, par ses propres moyens, à ski. Sans casque !
Retour lancinant : comment stopper une chute rapide sur un terrain qui n’est pas en neige, où planter son piolet, mais un mélange irrégulier de pierres, brindilles et glace ?
Reprise de la descente. Humide, la neige est déjà moins bonne. Plus lourde. Moins franche. Quelques séries de S hésitants dans la partie haute, moins pentue, du couloir de la Mousquère. Un final pour la Mousquère moins évident mais sans grande difficulté. Pause déjeuner sur la crête qui domine le vallon d’Aoube (1940). « Pas trop tard, il est 13h40 ! » lâche La Mule, mécontente.
Au moment de repartir, Didier annonce qu’un de ses bâtons est cassé. L’Intello, lui propose l’un des siens. C’est sans problème pour lui puisqu’il avance sur 4 pattes. N’est-ce pas La Mule ?
Fin de sortie avec une neige plus tassée, plus jouable. Au final, à Tournaboup, satisfaction générale. Le col de la Bédéra, un bon choix de Patrick, au vu de l’enneigement « problématique ». Merci.
A plus sur les pentes.
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
Séquence toponymie (source le Palay et le Bourbon) :
– Mousquère : la mousque gascon = la mouche. Endroit où se réfugient les bêtes au moment de la « mousque ».
– Bédéra/vederar : vitellus latin = veau + suffixe locatif -ar. Lieu où les vaches vêlent, lieu où naissent les veaux.
Crédit photo : Patrick Sicé et Bernard Boutin
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