boucle par le Betoura et la Gélaque : vive le Piémont !


sommet du Bétoura

Départ : parking de la Glacère 440, vallée de Ferrières
Destination : Le Betoura 1823 et le soum de la Gélaque 1640
Encadrant : Jacky Gaüzère et co-encadrant : Cathy Roques
Participants : Jacques Darmony, Jean-François Avril, Bernard Boutin, Xavier Damez-Fontaine, Yves Hourcade, Nadine Laborde, Tanguy Lambert, Jean-Pierre Tisne
Météo : ciel dégagé qui se voile assez vite. Vent (enfin) « en boite ».
Température : agréable voire chaude.
Date : 28 novembre 2018

Le Piémont, cela fait moins glorieux que les Ossau, Vignemale ou autre Néouvielle. Et pourtant, depuis que la neige s’est mise à saupoudrer (sans grande conviction) les pentes, la prudence y conduit tout droit et sa découverte est d’une grande richesse : vallées oubliées, forêts « tropicales », cayolars inconnus, sommets anonymes !
Vallée de Ferrières : austère, humide, déserte. Un improbable parking, quelque part entre Arthez d’Asson et Ferrières. Un improbable sentier, camouflé dans la dense végétation. Forêt de buis, d’hêtres et de vénérables chênes. Mousse envahissante sur les troncs, les branches, le sol, les pierres. Elle tombe même du ciel. « Spanish moss » des lointains bayous louisianais !
Derrière le vert omniprésent se cache un désastre écologique. La pyrale, ici aussi, a tout « bouffé ». Buis à nu. Lueur d’espoir : plus haut, de tendres feuilles vertes réapparaissent sur les branches. Inégalement réparties. Comment réagira l’arbre, l’an prochain, si l’attaque est à nouveau aussi violente ? Inquiétude.
Jacky démarre vite. Plus que d’habitude. Est-ce parce qu’il y a un « petit nouveau » parmi nous ? Cadeau de bizutage pour Tanguy ? Il lui en faut plus.
Le chemin est bien tracé. Cap à l’est : il conduit, par le vallon de la Glacère, au lointain col de Jaüt. Un col, toujours abordé par l’ouest, depuis le plateau de Castet. Un piste y conduit. Une de plus. Une de trop. L’approche, par l’est, est indiscutablement plus « authentique », plus sauvage. Carrément méconnue.
Un épais tapis de feuilles de hêtres couvre le sentier. Confortable à monter. Il sera délicat à descendre : glissades et quelques chutes.
Cote 1080, virage à gauche pour pénétrer dans le vallon de l’Escanat en direction du col d’Arriste. Une première clairière en herbe, une deuxième couverte d’une fine pellicule de neige givrée. Une troisième couverte de 5 cms de neige. Neige discontinue (cote 1300).
Lac d’Arriste : un bien grand mot pour une mare à canards. Gelé, il est dominé par le début de la crête du Betoura.
Col d’Ariste 1533 : soleil devant nous. Belles vues à 180°. D’où à où ? Du Bigorre au Moncouges où, il y a 8 jours, le vent interdisait même une pause ! Plein sud, la Latte de Bazen et le Gabizos.
Attaque du Betoura. Le groupe se scinde en deux. Une partie contourne un premier ressaut par le N.O. en suivant une sente enneigée. Jacky, comme d’hab, préfère s’attaquer à la crête. Pente bien prononcée. Quelques centimètres de neige. Main au rocher. Progression « tout dret » dans une brèche qui demande attention. Exercice sympa.
Regroupement et continuation, vers le Betoura, sur la crête enneigée. Attention requise. Neige humide plus rocher humide = cocktail douteux. Une harde d’isards file sous nos yeux. Betoura atteint. Impossible de s’y asseoir. Etroit et enneigé. Photo et retour sur nos pas pour trouver un espace-pause sur la crête.
Jacques Darmory régale un Sancerre rouge de bonne tenue. Une fois encore : merci ! Spectacle : 4 magnifiques milans royaux passent sous nos yeux : les plus beaux « voiliers » !
Retour sur nos pas par les crêtes. Col d’Arriste et continuation vers le Soum de la Gélaque. Descente, toujours dans la neige, en passant par le laquet de Gélaque.
Cathy a son tour marque la sortie de son empreinte. Pas question de traverser à nouveau le sombre vallon boisé d’Escanat. Cap est mis au nord-ouest, face au Durban. Une progression sur estives. Objectif : rejoindre la cabane de Houn de Jaüt. Il fait chaud. La neige humide fond et transforme les « douces » pentes herbeuses en patinoire. Glissades pour tous. Moment fun.
Pause à la cabane avant de plonger, plein Est, pour rejoindre le cheminement de la montée. Long moment de descente dans la « forêt première » que les peuples autochtones d’Asie du Sud-Est ne traversent qu’en silence et avec un profond respect : l’âme des anciens disparus ne s’y est-elle pas réfugiée ?
Parking. Une sortie démarrée au lever du soleil et terminée alors que la pénombre approche. Croisé personne (même pas l’âme des anciens. Désolé ça ne marche pas toujours !). C’est cela le Piémont : tranquille, méconnu, préservé et injustement ignoré. Cerise sur le gâteau (écologique) : un départ à moins de 40 kilomètres de Pau et 10 randonneurs en 2 voitures. Un bilan carbone difficile à battre !
Mauvaise nuit. Corps cassé et tête agitée : cassé par une première sortie en neige, agitée par l’heureuse découverte de ces nouveaux horizons.

– par Beñat

Le verdict :
– Point le plus bas : parking de la Glacère 440 , le plus haut : Le Betoura 1823, soum de la Gélaque 1640, dénivelé : 1565 m, distance parcourue : 16,2 km, temps de la sortie : 8h40, carte 1546ET
– Les randos d’avant : c’est
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– Crédit photo : Beñat

Bétoura et Gélaque : la trace du jour

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