
Plus bas : 506 m (Aste)
Plus haut : 1839 m (pic de Coos)
Dénivelé montant et descendant 1520 m
Distance parcourue : 14,5 km
Participants : Marie Bénichou, Claudie Charbonneau, Nadine Laborde, Valérie Mari, Jean-Yves Amyot et Bernard Boutin
Météo : grisaille en bas, brouillard sur les pentes, brève respiration entre Lallène, Coos et Tousseau
Date : 6 mars 2021
Une sortie presque parfaite : très bonne ambiance dans une équipe à majorité féminine (qui finira devant les hommes !). Beau parcours concocté par l’encadrant (mais seul celui-ci le saura !), pas de vent, pas de pluie, température agréable. Peu de neige en haut et, s’il y en a, elle sera humide et facile à parcourir.
Tout est donc pour le mieux sauf qu’un brouillard dense rattrape très vite la collective – à moins que cela ne soit l’inverse ! – vers les 950 m pour l’accompagner jusque sous col de Lallène (vers 1650 m). Au retour, le brouillard sera rejoint sous le Tousseau (toujours vers 1650 m) jusqu’à la côte 950. Au final, une couche épaisse stagnante à traverser sur un dénivelé de 700 m (entre 950 m et 1650 m). Pas de « bol » !
Passé l’historique, et raide, chemin pavé des bergers qui monte au Port d’Aste, l’alignement des granges d’Aste est atteint. Toutes sont joliment retapées avec des boiseries peintes couleur pastel. La palette de couleur et les diktats de l’ABF* sévissent-ils, ici aussi, en ces lieux éloignés ?
Aux granges, l’ambiance devient franchement « écossaise ». Un brouillard dense, légèrement humide, nous enveloppe : « un soin de teint gratuit » dit Marie qui veut rester optimiste ! Ni la crête de Guttéres, ni le Tousseau, ni le collet des Cutchets qui devraient être visibles ne le sont ! Grand blanc opaque dans le champ de vision.
A partir des granges, les pentes d’estives pourraient mener dans tous les sens tellement celles-ci sont uniformes et sans indices. Place au GPS qui, pendant 5 kilomètres, va nous conduire des granges vers le Cutchet, puis sous les pentes nord de la crête de Coos, avant de rejoindre la montée finale au col de Lallène. Abnégation totale des participant(e)s qui ne remettent pas en doute la technologie triomphante !
Une crête enneigée et sa corniche est contournée par le bas. Une grosse doline, chargée en neige, est laissée sur notre droite avant de pouvoir remonter (facilement) au col de Lallène. A mi-parcours, le brouillard disparait. Le soleil apparait au col. L’espoir renait. Les esprits s’animent.
Au col, la vue se dégage sur un magnifique paysage, à 180°, de sommets enneigés striés de bancs de brouillards : du Grand Gabizos à l’Est, au pic du Ger au Sud, jusqu’à la falaise caractéristique du Lauriolle à l’Ouest… et bien d’autres. Un moment bien mérité pour tous. Voir pour le plaisir.
Légère descente et remontée. Le pic de Coos, espèce de gros promontoire arrondi, est atteint (toponymie : Coos viendrait du latin codolu, coto = caillou, coteau, monticule selon le dictionnaire Bourbon. Monticule semble le nom à retenir).
Pause casse-croûte de 45 minutes, face à la chaine. Bel instant apprécié. Contemplation apaisée. Session photo. Une randonneuse solitaire arrive par la crête qui remonte du col d’Agnoures. Seul bipède vu de la journée. Quant aux quadrupèdes, nous verrons bien quelques traces, mais pas « âme » qui vive. Les animaux ont-ils des âmes ? Les bipèdes en ont. Ils ont de la chance…
Remontée légère pour atteindre la crête de Coos. Début de descente prometteur jusqu’au Tousseau. Recherche du « couloir rigolo » sur notre droite. Pas visible, la nappe de brouillard flotte imperturbablement 100 mètres sous nous. D’autres appellent cela une « mer de nuages ». C’est poétique. C’est beau depuis un avion mais pas quand on doit y pénétrer, l’appréciation devient autre !
Au Tousseau, l’envie de faire une pause est rapidement « remballée » : le brouillard nous tend les bras à quelques encablures, dès le haut de la crête de Guttéres. Il nous enveloppe sans tarder et ne nous lâchera, bien en-dessous, qu’au Port d’Aste. Frustration. A nouveau, marcher pour marcher. La tête dans les épaules. Le nez pointé vers la sente incertaine.
Au final, le GPS permettra de dire que 3,5 km auront été réalisés au-dessus de la « mer », le reste dedans ou dessous. Au CAF de Pau, marcher sur, dans ou sous la mer, on sait faire !
Le sentier des bergers rejoint, le cheminement devient plus simple. Aste est en vue. L’équipe féminine s’échappe devant pendant que les hommes papotent derrière. Les temps changent…
Une sortie à refaire, avec la même équipe, en remontant par les crêtes et en basculant pour le retour par le col d’Agnoures.
A plus sur les sentes.
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
*ABF : Architecte des Bâtiments de France
Crédit photo : Claudie Charbonneau, Marie Bénichou et Bernard Boutin
Cliquez sur la première photo pour faire défiler la galerie
Merci Bernard pour ces vingt mille pas sous la mer recompenses en surface par un spectacle magique
Un peu plus et on s envolait comme Aladin