Gavarnie : Rochers blancs, Astazou, Tuquerouye et autres divertissements


Le Mont Perdu vu depuis le refuge de Tuquerouye

Départ : Gavarnie 1385 m
Destination : boucle par plateau du Pailla 1800, les rochers Blancs, Petit Astazou 3012, col de Swan 2964, Grand Astazou 3071, lac Glacé 2590 et refuge de Turquerouye 2666. Nuitée. Retour par la brèche de Tuquerouye et l’Hourquette d’Alans 2430.
Qui : Jean-Claude Barcos, Mariano et BB
Quand : 13 et 14 octobre 2017
Météo : grand beau temps
« Randonnée exigeante réservé exclusivement aux montagnards aguerris » : voilà comment Mariano annonce, sur TOPOPYRENEES, la « course » qu’il nous a réservée. De suite, le terme de « montagnard aguerri » interpelle. Le dictionnaire précise : « quelqu’un d’endurci par les expériences passées » « quelqu’un d’habitué à affronter des choses pénibles, difficiles ». Nous voilà prévenus !
Montée tranquille et rapide au plateau de Pailla, belle estive au-dessus de Gavarnie. La partie facile de la randonnée se termine alors que nous abordons un lieu au nom mystérieux : « les Rochers Blancs ». Sous nos pieds, la sente laisse place à un terrain de roches calcaires, laminées, lissées par d’anciens glaciers. Le lieu serait facile à traverser s’il était plat mais voilà, la pente est forte et le moindre faux-pas pourrait avoir des conséquences irrémédiables. Concentration maximum exigée pour suivre un cheminement (heureusement) marqué par des traces rouges peintes. Surtout, ne pas le perdre de vue. Le terme aguerri prend tout son sens. Peur du vide et des pentes abruptes interdite. Main au rocher de temps à autre. Mes deux compagnons de sortie ont le pied plus leste et agile que moi. Le corps plus souple, aussi. Le mental compense et aide à faire face.
Jean-Claude mène le train et monte avec une régularité de métronome. Le cirque de Gavarnie fait face à nous. Photo, photos et encore photos.

Sous le col d’Astazou, face au Marboré 3248

Contournement de barres rocheuses. Les flancs du massif des Astazous sont atteints. Les restes de glaciers suspendus achèvent de disparaitre. Tristesse de voir disparaitre les « neiges éternelles ». La faute au réchauffement climatique. La faute à qui ?
Devant, les pentes sont maintenant couvertes d’une pierraille qui file sous les pieds. Deux pas en avant, un en arrière. Un nouveau pensum !
14h déjà : la faim tenaille. Pause casse-croûte. Les 5 kilos de matériel photo, logés dans le sac de Mariano, l’handicapent. La photo : une passion lourde à porter. Déjeuner tardif rapide. L’heure a bien tourné. Il reste à faire.
Long goulet qui demande à mettre main au rocher. Contournements divers. Positions un peu acrobatiques. Surtout, veiller aux 3 prises.
Le terrain devient plus ferme. Nous longeons, par en-dessous, la ligne de crête pour finir par atteindre le Petit Astazou. Photo souvenir puis descente vers le col Swan. Sous nous, le célèbre couloir Swan : un grand classique des randonnée glacières hivernales. Pas pour moi.
Déjà Jean-Claude redémarre pour gravir le Grand Astazou. Il est proche. Pas compliqué mais concentration toujours. Il n’y a pas que les jambes qui fatiguent. La tête réfléchit, sans cesse, où placer pieds et mains ! Il lui a fallu assurer la montée de 1.800 m de dénivelé depuis Gavarnie. Le binôme « Mule et Intello » reprend du service…
Grand Astazou vaincu : 3.071 m. Photos tout azimuts. Le Mont Perdu, son glacier, son lac sont les plus beaux. Pas de temps à perdre. Retour sur nos pas au col Swan et descente, bien plus facile que la montée, vers le lac Glacé, dominé par le glacier du Mont Perdu. Terrain « lunaire ». Les glaciers faisaient encore leur oeuvre, il n’y a pas si longtemps.
17 h : au lac, quelques baigneurs, quelques tentes et la vue sur le refuge, perché au sommet de la brèche de Tuquerouye. Il y a beaucoup de monde sur la « terrasse ». Inquiétude : le refuge n’a que 12 couchages ! Où allons-nous pouvoir dormir ?
Nous sommes à court d’eau. Pas de source ou point d’eau depuis longtemps. Contraints, nous remplissons quelques gourdes avec l’eau du lac. Elle est claire mais pas vraiment froide. Au refuge, nous la ferons bouillir. Sur le net, il manque un blog collaboratif qui recense toutes les sources de nos montagnes. Qui s’y colle ?
Il reste 60 m de dénivelé à « grimper » pour arriver au refuge. Un dernier effort. Au refuge, remis à neuf il y a peu, beaucoup de monde. Seules trois places sont disponibles sur les châlits. Juste ce qu’il nous fallait !
Le plat lyophilisé, acheté cher, est bourratif. Mais, miracle, tout est bon à partir de 2.000m. Serait-ce un effet de la vierge de Lourdes perchée juste au-dessus de la structure en ogive du refuge ?
Nous sommes à 2.666 m dans le plus vieux refuge pyrénéen. Inauguration : 1890 ! Chapeau aux précurseurs du pyrénéisme. Mais comment ont-ils pu choisir un tel endroit improbable pour implanter un refuge ? Au sommet d’une brèche ? Il ne reste pas même 10 cm2 de terrain plat disponible à l’extérieur. Ne serait-ce pour des toilettes ? Résultat le côté nord du refuge sert de « petit coin » (bien pentu) pour tous. Pas ragoutant…
Mariano passe une partie de la nuit dehors à photographier le ciel, la voie lactée, les reflets sur le lac etc. Il enregistre de la magie dans ses appareils. Voir ICI.
Dodo tant bien que mal entre ronflements, toussotements, pauses pipi. Classique !

Une belle équipe !

Couleurs magnifiques au lever du jour sur le Mont Perdu et son glacier. Photos et photos. Superbe. Voilà qui vaut bien une mauvaise nuit.
Descente de la brèche de Tuquerouye côté nord. Pierraille sans fin qui nous accompagne. Attention requise sous le refuge. Progressivement, le sentier devient plus marqué. Reste à remonter à la Hourquette d’Alans pour ensuite descendre « tranquillou » dans les estives.
Beau refuge des Espuguettes. Pas d’eau sur place. Trouvons une source près de la cabane du Pailla. L’eau, à nouveau…
Pause déjeuner. Des touristes -assez nombreux- montent vers les Espuguettes. Ils n’iront pas beaucoup plus loin. A quoi bon ! Ici, la vue sur le cirque de Gavarnie est magnifique. Les Pyrénées sont généreuses. Ne sont-elles pas plurielles ? Elles en donnent à tout le monde.
Pour nous, en tout cas, la corbeille est pleine.

– par Beñat
Bernard Boutin
8 octobre 2017

Le verdict du GPS (source : Mariano et BB) :
– Dénivelé J1 : +1875 m, point le plus haut : 3071 m (Grand Astazou), le plus bas : 1385 m (départ de Gavarnie), durée de la sortie : 8h57, distance parcourue : 14,5 km
– Dénivelé J2 : + 225 m, point le plus haut : 2666 m (refuge de Tuquerouye), le plus bas : 1385 m (arrivée à Gavarnie), durée de la sortie : 4h40, distance parcourue : 10,4 km
– Participants : Jean-Claude Barco, Mariano et Bernard Boutin
– Les randos d’avant : c’est
– Passez le curseur de votre souris sur les photos pour faire apparaitre les commentaires ou cliquez sur la première photo pour dérouler le diaporama.

La trace de la boucle

2 réflexions sur “Gavarnie : Rochers blancs, Astazou, Tuquerouye et autres divertissements

  1. marianotopopyrenees

    Beau descriptif Bernard, comme toujours !
    Nous l’avons bien mérité et c’est sûr qu’il restera longtemps gravé dans nos mémoires.
    C’était magique !

Laissez un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s