
Départ : gorges du Bitet (950 m)
Destination : boucle par cabane de Sesques, pic de Sesques (2603 m), lac d’Isabe et retour par gorges du Bitet
Qui : Bernard Boutin en solitaire
Quand : 17 août 2017
Météo : Grand beau temps
Tester un peu plus « l’animal » en changeant de « braquet », voilà l’objectif du jour : plus de 1700 m de dénivelé, un petit challenge pour qui sort peu en montagne.
Départ des gorges du Bitet, magnifique fond de vallée encaissé et préservé de la circulation par une méchante route empierrée où il vaut mieux rouler avec une voiture surélevée. Le fond de ma « caisse » touche par deux fois. Sans dommage.
Montée par les bois vers le vallon de Sesques. Arrivée à la belle cabane d’Artigue de Sesques et son estive. Nouveau passage dans la forêt de bouleaux cette fois-ci après les épineux du départ.
La vallée apparait enfin : Sauvage au possible. Peu de monde y passe. Arrivée à la Cujala de Sesques. Le berger, en pleine traite , s’étonne de me voir : « on ne voit pas beaucoup de touristes, cette saison ! ». Moi, qui me prenait pour un montagnard au mieux ou pour un randonneur au pire, me voilà ramené au statut de touriste, par un berger… d’Oloron !!!
L’estive est plutôt maigre. Les vallées sont humides, les sommets secs. Large mouvement contournant, par l’est où domine le Capéran de Sesques, pour grimper au col du même nom. Je souffle un peu sur le final.
Pause au col et surprise : En haut, c’est tout plat. Enfin, juste pour un terrain de foot !
Montée finale pour le pic de Sesques qui est équipé d’une antenne radio et téléphone. Très belles vues à 360°. Plus d’informations sur Topopyrénées. Pause à nouveau. Grimper 1700 m de dénivelé pèse dans les jambes.
Descente, en longeant la ligne de crête, jusqu’à un collet qui permet de piquer droit sur le lac d’Isabe. Au dessus du collet, une petite cheminée demande de mettre les mains au rocher.
Début d’une longue descente (un peu trop) pour atteindre le lac d’Isabe. Touristes pour de bon !!!
Ce lac est une petite merveille, lové dans un beau cirque dominé par le pic de la Ténèbre, le pic d’Isabe et celui de Sesques. Dommage, le soleil est face à l’appareil photo. Compliqué d’éviter les contre-jours.
Sous le lac, en direction des gorges du Bitet, les framboisiers et mirtillers sont plus nombreux que jamais : L’ours doit se régaler. L’un des deux derniers ours béarnais serait par là. Chut, ne le dites pas.
Bois d’Isabe et descente le long du Bitet. Arrivé à la voiture, le « Pepsi » ne fait pas long feu. Après plus de 9h de sortie, un complément énergétique était nécessaire.
Une belle sortie dans un secteur sauvage où la main de l’homme est plutôt discrète. Pourtant, c’est juste au-dessus d’Eaux-Chaudes.
– par Beñat
Bernard Boutin
14 août 2017
Le verdict du GPS (croisé avec les évaluations faites sur la carte IGN et Basecamp) :
– Dénivelé : +1700 m, point le plus haut : 2602 m (pic de Sesques, le plus bas : 950 m (départ), durée de la sortie 9h15, distance parcourue : environ 15 kms
– Participant : Bernard Boutin
– Les randos d’avant : c’est LÀ
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Merci pour ce témoignage. Pour le Palas, je ne peux que vous recommander de le grimper à plusieurs. Très engagé si montée par les Géodésiens et descente par cheminée Ledormeur. C’est d’un autre niveau que le Sesques (sauf si la météo, s’en mèle). Le meilleure façon : grimper avec un club dont les encadrants connaissent le tracé. J’en connais un le CAF de Pau !!!
Je l’ai fait ce dimanche de juillet, histoire de rompre avec ma vie parisienne : sous le ciel bleu des Pyrénées, j’ai gagné le lac d’Isabe, un peu rouillé sinon par des ballades à Rambouillet ou à Fontainebleau, mais avide de retrouver les sommets. Cependant, sous le col de Sesques, le climat devenait incertain : nuées qui montent de la vallée, vent froid qui me fait sortir la polaire et le bonnet ! Un jeune couple me dit qu’il a renoncé, du coup, mais me dit qu’il y a bien un passage, là-haut, après la cheminée. Une crampe me rappelle le dénivelé, je dis que j’arrête dès que j’en ai deux ! Mais le côté plus technique de l’ascension me fait oublier mes douleurs : derrière la cheminée, un passage où mettre les mains réveille mes envies de sommet. Entre deux souffles de nuées, je le devine, dans la brume. Le ciel se dégage sur les antennes, je descends un peu à droite, la crête ne m’offrant pas de lisibilité dans les derniers mètres ; je la prendrai à mon retour, enjambant sans difficulté un à-pic. Mer de nuages, perspectives incertaines, le paysage joue à cache-cache.
A 16 heures 30, je m’allonge contre l’abri du sommet, pour une courte absence, le bonnet sur les yeux, un peu à l’abri du vent.
La partie la plus inquiétante sera pour la descente : avec la brume, je perds les cairns au milieu des barres rocheuses. Depuis que j’ai passé une nuit au-dessus de Grenoble au mois d’octobre, niché sur la crête du Néron, pour un bivouac forcé, je ne m’affole plus : j’ai toujours ma polaire, un poncho et mon bonnet pour les nuits improvisées. Surtout, j’envisage autant que possible le terrain, visant un changement de synclinal qui me fait deviner une rupture dans les barres. En contrebas, je retrouve le sourire avec les cairns, que je suis comme une ligne de vie. La brume rend l’environnement un peu fantomatique, l’heure tardive accentuant ma solitude autour du lac d’Isabe. C’est beau, mais je garde toujours l’inquiétude d’une rencontre avec l’ours, dans mes excursions solo. Un peu comme la peur du requin, en mer. L’entrée en forêt, il est 20 heures mais le jour est toujours là, je n’aurai pas besoin de sortir ma frontale, comme je l’envisageais au pic.
Et voilà. j’ai garé la voiture sur la départementale, le chemin au parking du Bitet, selon le topo Mariano, étant peu praticable. J’ai constaté qu’il était très convenable, j’en suis quitte pour une demi-heure de marche.
A présent, derrière le Grand Vignemale, le Balaïtous, l’Aneto, la Munia , le Grand Gabizos et quelques autres, je vise le Palas cet été ; mais j’aimerais autant ne pas m’y aventurer seul. A suivre…