
Départ : Sortie nord de Canfranc village
Destination : Pic de La Collarada (2885 m) en boucle par la Solana, lac d’Ip, col d’Ip et retour par la Becera
Qui : Collective de 7 du CAF de Pau
Quand : 11 septembre 2016
Devant être à 6h au Pont d’Oly, c’est à un réveil entre 4h30 et 5h auquel nous étions conviés. Le sport aide l’être humain a dépasser, sans compter, ses limites. Quel mécanisme explique cette dynamique là ? Il serait bien de se pencher sur les motivations profondes des cafistes, capables de « casser » leur sommeil profond à de tels horaires.
7h30 : arrivée à l’entrée nord de Canfranc village. Pas par le train ! ll faudra, au préalable, plus de 300 millions d’euros pour réhabiliter le tracé Bedous-Canfranc. Alain Rousset, président de la région Nouvelle Aquitaine, arrivera-t-il à trouver les sous pour financer cela ?
7h45 : départ de randonnée. Si la Collarada, se laisse désirer de loin, elle ne cèdera aux assauts des randonneurs qu’après les avoir bien mis à contribution : 10 kilomètres seront nécessaires pour la vaincre avec un peu plus de 1800m de dénivelé ! Même dose pour la descente. Pas mal. S’il s’agissait du Tour de France, la Collarada serait classée « Hors catégorie ».
Montée facile au lac d’Ip. Drôle de nom ! Sur l’agenda du CAF, Michel Cambayou nous avait averti : « rando difficile, surtout pour la grande raillère ». Le lac, longé par le sud, préfigure la suite avec un cheminement tout en cailloutis et rochers divers. Concentration oblige. Ni sentier franc, ni même sente animale. Une main courante est installée pour éviter le grand plongeon dans un lac à moitié vide. De quoi se cabosser !
« La grande raillère » est là, sous le col d’Ip. Elle peut se passer soit par la gauche, soit par la droite d’un « peñon » (promontoire) qui la domine. Qu’en dire ? Elle grimpe toujours plus raide et le cailloutis est si fin que l’aborder, c’est s’assurer de reculer d’un pas chaque fois que l’on en fait deux. En passant par les extérieurs, le rocher est plus franc et les reculades évitées.
Décision est prise de grimper au col par la gauche. La descente se fera par la droite. Les casques sont mis. Entre pierre qui chute et chute sur pierre. Les dangers sont là. Concentration redoublée. La collective, soudain silencieuse, grimpe avec attention. Les espaces sont limités.
Pourtant le col, plus impressionnant qu’autre chose, est atteint sans difficulté. Dans la foulée, montée finale vers la Collarada sur un rocher calcaire de bonne tenue.
Le sommet de la Collarada est un belvédère, assez plat et rond mais haut. Il se dispute avec l’Ossau le titre « glorieux » de plus haut des Pyrénées occidentales. Quel est le vainqueur ? On ne sait trop : 2884, 2885, 2886 m. C’est selon la pression !
Vues magnifiques à 360° avec, en prime, les premières couleurs d’automne. Virginie Restoy, à l’aise, nous fait le panorama. Au nord : un inhabituel « Midi », comme disent les espagnols, vu derrière le Vertice d’Anayet, couleur rouge sang d’Espagne. Deux vieux volcans qui se marquent !
Au sud : de Jaca à Sabiñánigo, la belle plaine, couleur jaune paille, du Val Ancha dominée par la peña de Oroel. Derrière, le col de Montrepos. Derrière encore : le Tozal de Guara, Saragosse, Madrid, le Quijote et les moulins de la Mancha… L’esprit s’envole ! Ivresse de l’altitude.
Déjeuner avec tapas au jambon maison, offertes par Michel. Du jambon béarnais en terre de Serrano et Jabugo ! Pari risqué, pari gagné. Surtout ne le répétez pas : Les collectives de Michel deviendraient trop courues.
Genépi du Lurien offert par Jean-Pierre Labourdette. Décidément les animateurs du CAF sont géniaux et généreux.
« Siesta para todos ». Seul le sifflement du vol d’un couple de circaètes Jean-le-Blanc vient perturber le profond silence. Rare de voir une collective entière piquer un petit somme. Terrain plat plus fatigue accumulée y contribuent.
Descente par le coté ouest du « Peñon del collado de Ip » (Il fallait lui donner un nom. C’est chose faite). Jean-Pierre, spécialiste « terrain de montagne » passe devant. Le rocher tient plutôt mieux que lors de la montée. Descente ludique. Main au rocher. Pas bien compliqué mais à nouveau concentration forte. La fatigue en fin de journée ne sera pas que physique.
Retour par la Becera, les flancs sud du barranco de Ip. Plus sympa que la montée par Solana. Les couleurs de fin de journée sont très tendres. Observation (trop rapide) de vautours fauves qui nichent dans les falaises dominant le barranco. Il eut fallu venir avec fauteuil, longue vue et téléobjectif. Une autre sortie. Une autre histoire.
La fin de la descente se fait attendre. Fatigue partagée. Manque d’eau. Bientôt 18h. La boucle se referme. Les véhicules sont là. Plongée des pieds dans le rio Aragón (c’est fou, ce qu’on peut apprendre à faire ces chroniques !) pour les refroidir et dégonfler.
A Canfranc Estación, la station (gare) est toujours aussi grande. Elle a gagné une belle toiture d’ardoises entièrement refaite. Une bonne chose pour la conversation de ce patrimoine unique dans les Pyrénées.
Pot de fin de sortie revisité : Le temps des tapas au restaurante Universo avec « cañas, tinto et mosto en boissons, accompagnées de tortilla con chorizo, calamares fritos et Turón d’Alicante »*.
Des sorties comme cela, on en redemande.
– par Beñat
Bernard Boutin
12 septembre 2016
* cañas, tinto, mosto en boissons, accompagnés de tortilla con chorizo, calamares et Turón de Alicante : Bières, vin rouge, jus de raisin, omelette aux champignons, calamars et Nougat d’Alicante.
– Le verdict du GPS (avec toutes les réserves habituelles à accorder à ces « engins ») : Dénivelé : 1880m, kilomètrage : 20,4, durée de la sortie : 10h10, vitesse moyenne : 3,2 kms/h (heures marchées), point le plus haut : 2886, point le plus bas : 1057
– L’équipe : Valérie Mari, Alain Colman, Jean-Pierre Labourdette, Stephan Gay, Bernard Boutin,
– Les animateurs : Michel Cambayou accompagné de Virginie Restoy
– Les randos d’avant : c’est LÁ
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Bonjour Bernard, magnifique course, mais pour protagonistes avertis et en bonne condition
Parce que 20km et 1880m+ !!! ….. pas mal du tout, surtout que le terrain devient plus exigeant après le lac, où je m’étais arrêtée ( en lorgnant vers le haut ….. )
Effectivement le retour doit être interminable. Bravo !!!
Cela s’est plutôt bien passé. J’ai changé de chaussures et suis passé à des Salomons trail tige haute. Tout du bonheur. J’ai remisé les lourdes chaussures La Sportiva avec protection intégrale contre les chocs ou la neige.
Pour les 1880m, nous en avons voulu à l’animateur de ne pas avoir trouvé 120m de plus à faire pour passer un cap !!!!
Merci pour les commentaires. BB