
Le pensum sera, pour le début de la journée, avec la descente depuis le col (1622), jusqu’au parking de Sansanet (1311). Une partie se fait sur la nationale 134 (toutefois sans trafic grâce au tunnel du Somport). Démarrer une étape par une descente, s’est s’attendre à finir par… une montée. Nous serons à plus de 2000 dans quelques heures.
A partir du parking de Sansanet, le sentier avance dans de belles futaies de hêtres. Ceux que la Marine Royale utilisait pour ses mats. Le chemin de Mature est à quelques encablures. A la sortie de la forêt, le berger, béret fixé sur la tête, fait la traite des ses brebis. Nous lui proposons d’acheter de son fromage et… il nous renvoie à son collègue situé plus haut !
L’étape grimpe vers le nord et nous sort des bois. Belle vue sur les montagnes béarnaises : parmi elles, l’Ossau ou encore le Capéran de Sesques, monolithe d’une soixantaine de mètres de haut. Passage au col de Lespachouaou (1891). Au sud, la Sierra de Bernera se dévoile. Les estives s’élargissent et se prolongent, sous le pic d’Arlet, en direction de l’ouest.
De belles formations géologiques prennent la couleur des « dalles de la Rhune » (situées à 100 kms de là). Les pierres forment d’incroyables agglomérats de roches diverses. Ici, les forces terrestres (obscures) se sont battues et entremêlées, il y a quelques millions d’années. Il est des moments où il vaudrait mieux être géologue pour traverser les Pyrénées.
De nouvelles cabanes d’estives longent le chemin au pied du cirque de Banasse. Belle ambiance avec des vues apaisantes. Un dernier « collet » (2023), point le plus haut du jour, et descente vers le lac d’Arlet (1980) et son refuge.
Le cadre de ce refuge du PNP (Parc National des Pyrénées) en fait un site à voir. Bémol, un seul wc pour tout le refuge, un lavabo et pas de douche. Décidément, le 21è siècle n’a pas atteint les Pyrénées françaises.
Intéressante bibliothèque sur place sur la faune et la flore mais aussi sur la littérature pyrénéenne. Fou rire à lire « Un pet au Casque » d’Olivier de Robert, ariégeois qui conte, avec beaucoup d’humour, la vie dans ses montagnes. A découvrir absolument, en commençant, pourquoi pas, par cette hilarante vidéo sur « Le C15 » ou la légende de « Jean de l’Ours ».
Autre découverte : « la senda de Camille », circuit circulaire organisé par les navarrais d’Hecho, qui relie 4 refuges espagnols et 2 français. Le héros du circuit est Camille, un des derniers ours des Pyrénées. Les circuits catalans (la Porta del Cel, Muntanyes de Llibertat et Caros de Foc) font des petits…
Bon diner, dortoir propre et petit déjeuner nourrissant. Une étape recommandable.
– par Bernard Boutin
Nota :
– Le verdict du GPS :
Col du Somport – Refuge d’Arlet : 3,6 k/h, 4h45 de marche, 6h10 de rando, 17,7 kms parcourus, 988 m de dénivelé positif, plus haut : 2023 m, plus bas : 1311 m.
– Les précédentes étapes de la traversée des Pyrénées, d’est en ouest, pour la « mule et son intello » : c’est ICI
– Crédit photo : Bernard Boutin
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