Le Printemps voit reculer la neige. Elle remonte, inexorablement, inégalement, vers les sommets pour prendre ses quartiers d’été, dans quelques combes ombragées ou sur les restes de glaciers condamnés. Neige, peau de chagrin.



A mesure que la neige recule, un nouveau monde prend sa place. D’abord apparaissent les réseaux de galeries, créés par les campagnols. Ils ne sont pas seuls, les marmottes se réveillent à leur tour. Elles repoussent, à l’extérieur, le bouchon de terre qui ferme leur tanière et sortent pour se retrouver soit sur terre, soit… sur neige ! Il leur faut alors jouer les prolongations.

La neige fait d’ultimes tentatives et dévale les pentes à tout vitesse, couvrant le sol d’un mélange de neige et … de terre.

La couleur « terre » se met à dominer. Terre contre Neige. L’instant est bref. Tapie dans son coin, le Vert attend patiemment pour prendre sa revanche. Timide au début, elle finira par s’imposer même si la neige essaye, sans trop y croire, de reprendre ses droits. Elle n’y arrivera plus.
L’eau tient aussi sa revanche : elle se fait… avalanche !

Partout, de jeunes pousses prennent d’assauts les pentes libérées. Renaissance. Qui démarre le tir ? Difficile à dire. Cela dépend du lieu, de l’orientation, de l’altitude aussi. Les grandes gentianes et les jonquilles sont parmi les premières.


Bientôt un festival de couleurs apparait. Le blanc est définitivement vaincu. Les couleurs ont repris leur place. Pour combien de temps ?
– par Bernard Boutin