
Réveil 3h30. Départ 4h30. Frontale. L’aube pointe son nez au rouge horizon. La lumière rasante avance vers l’ouest. L’univers devient minéral sous toutes ses formes. Les derniers végétaux disparaissent. Le Maroc n’a pas besoin d’aller sur la lune…
Une équipe de landais, partie avant nous, est rejointe. On se dépassera toute la journée. Ici, en cette partie de l’Atlas, les randonneurs sont français.
Omar veille au régime de nos palpitants. Les 4000 approchent. Il progresse lentement et sûrement. Un vieux diesel bien rodé. Jamal joue au serre-file.
La crête des 3 sommets qui forment l’Ighil M’Goun est atteinte sans difficulté aucune. Vues magnifiques dans un paysage qui achève de se lever.
La crête elle-même : un long cheminement facile. Sauf que des rafales de vent la bousculent sans cesse. Jamel passe le message : « tu te jettes au sol si le vent est trop fort ». Au nord, la pente est très raide. Mieux vaut ne pas basculer.
M’Goun atteint : 4068 m. Embrassades généralisées. Pitreries sur le pôle marquant le sommet. Photo d’un groupe qui laisse échapper sa joie. Depuis 3h30, la pression était forte notamment pour Cathy, Babeth, Dédé et Bernard qui atteignent, pour la première fois, la barre symbolique des 4000.
Descente de quelques mètres pour se mettre à l’abri du vent. Déjeuner : œuf dur, pomme de terre, maquereau, pain et orange. Austère comme les lieux. Le champagne, c’est râpé !
Plongée plein Nord pour une très longue ramasse dans un cailloutis fin pas stabilisé. Marcher comme dans la neige en plantant les talons. Rester vertical aussi. Pour cela, rallonger les bâtons rappelle Jean-Claude. Beaucoup s’amusent dans cette longue glissade. D’autres un peu moins.
Arrivée au Tizi N’Agoumar et remontée pour trouver le campement installé au milieu de « cayolars berbères », sous les cimes du Tinoughrine. Enclos en pierres au sol matissés de crottins. Pas d’eau sur place. Lavage dans une bassine.
Pendant le repas, les rafales de vent commencent à bousculer la toile de la tente marabout. Dehors des nuages de poussière traversent le paysage.
La verveine bue, chacun regagne sa tente. Commence alors une nuit d’anthologie. Au programme : odeurs, bêlements, hennissements, aboiements et surtout rafales et poussières.
Cette dernière s’invite dans toutes les tentes. La respiration devient compliquée. Les toiles claquent sous le vent. La tente de Cathy et André plie et casse du « chapeau ». La marabout s’affaisse sur un côté. Chacun fait ce qu’il peut pour dormir. Faire l’autruche est une solution : tête enveloppée dans une polaire, le tout engoncé dans le sac à viande pour Beñat_le_Chroniqueur.
Au petit matin, les couleurs des vêtements, des sacs, duvets auront pris une couleur « rouge Sahara », celle qui teinte les Pyrénées en hiver.
Départ (source de Tessaout) : 2900
Arrivée (bivouac bergeries de Tinoughrine) : 2962
Plus haut (M’Goun) : 4068
22,1 Kilomètres
Dénivelé : 1427
Déplacement : 9h15
Crédit photo : Beñat_le_Chroniqueur
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Bonjour,
Merci beaucoup pour ce partage !
Pourriez-vous m’indiquer sur quel site vous avez pu créer la trace de votre parcours, cela m’aiderait beaucoup à organiser mon prochain trek !?
Merci
J’ai acheté une carte numérique de l’Atlas à un éditeur à Barcelone : https://www.editorialpiolet.com/es/marruecos-42.
Ensuite, je l’ai téléchargée sur Basecamp de Garmin puis transféré sur mon GPS ETREX 30x. Durant le treck, j’ai enregistré les traces dans mon GPS que j’ai ensuite transférées sur Basecamp. J’ai alors fais les copies d’écran qui sont publiées sur mon blog.
Ca va m’être très utile pour préparer mon trek cet été, merci infiniment pour le lien !
Bien Cordialement,
Pierre