
Départ : Monastère de Peyras au-dessus de St Pé de Bigorre
Destination : Soums de la Génie Braque, du Moulle et de Marti Peyras
Qui : Pierre Grand, Mariano, Bernard
Quand : 25 novembre 2016
Les lieux de départs de randonnée sont rarement objet d’intérêt. A Peyras, à deux pas de St Pé de Bigorre, au fond de l’austère vallon de la Génie Braque, se situe notre parking et l’étonnant « Monastère du Désert de l’Immaculée ». Le coin : tout sauf un désert !
Etonnant parce que composé de chapelles, dortoirs, salle communes, niches tous flambants neufs, adossés à une forêt envahissante qui dévale des pentes raides. Le tout est particulièrement bien clôturé afin de ne pas troubler la quiétude de ce lieu habité par des « sœurs ayant émis leurs vœux perpétuel ». La clôture intrigue : Pourquoi cet enfermement ? Que se passe t’il derrière ? D’où vient l’argent ?
Les randonneurs, à la fraiche, ont autre chose à faire que de répondre à ces questionnements. Le chemin, bien tracé, démarre juste derrière le Monastère. Il grimpe fort, noyé sous une belle futaie de hêtres : 700 mètres de dénivelé à faire en zig-zags étroits avant d’arriver aux estives sous le refuge d’Aoulhet.
Lui aussi est flambant neuf. Tout en bois, il est probablement unique dans les Pyrénées. La Mairie de St Pé a voulu qu’il soit réalisé par les artisans de la vallée. Une bonne chose.
A coté du refuge, une plaque rappelle un parachutage, réalisé le 10 juillet 1944 depuis Alger, pour la résistance « St Péenne du Corps Franc Pommiès ». Le message de pré-alerte de la BBC : « Les grains de beauté ne sont pas toujours beaux ». Devoir de mémoire. L’Intello prend le dessus sur la mule !
Grimpée facile dans les estives pour rejoindre la ligne de crête. Le soum de la Génie Braque atteint. La neige saupoudre le sol. Juste ce qu’il faut, sous un beau soleil, pour donner de la magie à l’instant. Tes belles vues à 360°. Mariano est heureux après le pensum de la forêt !
Un gros renard apparait. Une randonneuse, qui le suit, nous fait rectifier le tir : le renard est en fait une magnifique chienne loup au long poil fauve. Yvette, « de la vallée-étant » diraient les locaux, marche souvent seule. Sa sécurité : la chienne et une balise de détresse PLV. Bienvenu au club : deux randonneurs équipés de PLV ! Une pratique si rare qui pourrait pourtant sauver d’indécrottables solitaires en péril !
La ligne de crête de la Génie Braque jusqu’au plateau d’Isarce est un pur moment de bonheur. Passage par les soums de Male Taule, de Moulle et de Marti Peyras. Vues magnifiques en continu. Au clot des Haboub, plongée à nouveau dans la forêt de hêtres pour une interminable descente.
Pensum à nouveau ? Presque sauf que le final, fait pénétrer dans un nouveau monde, ou plutôt l’ancien monde, le monde premier : la forêt, le sentier, les ponts en rondins disparaissent sous les assauts répétés de l’humidité. Mousses accrochées aux arbres, fougères géantes, ruines croulant sous la végétation. Eau qui suinte de partout. Passerelles glissantes et branlantes. Ici, le soleil n’a pas droit de cité.
Les fées mystérieuses, les elfes amis mais aussi les forces du mal, les sorcières sont tous là. Cachés. Pas un de se dévoilera. Peut-être avaient-ils peur du loup qui nous accompagnait ?
A plus sur les sentes.
– par Beñat
Bernard Boutin
19 novembre 2016
– Le verdict du GPS (avec toutes les réserves habituelles à accorder à ces « engins ») : Dénivelé : 1387 m, kilomètrage : 16,5 kms, durée de la sortie : 8h08, vitesse moyenne : 3,4 kms/h (heures marchées), point le plus haut : 1520 m, point le plus bas : 416 m
– Le compte rendu de Mariano sur TopoPyrénées
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Cela dit, j’y étais hier avec une collective du CAF de Pau. On a modifié le parcours et sommes revenus en passant de Bet de Hau à Aoulet pour ensuite descendre par le cheminement classique de la montée. Tout ce secteur permet un tas de variantes. Bonne sortie. BB
Bonjour Bernard
Demain je vais faire pour la première fois ce secteur de la Génie braque. En cherchant sur le net des infos je suis tombé sur cette narration de ta sortie avec d’autres personnes, sans savoir que c’était toi. Ce n’est qu’à la fin de la lecture que j’ai vu ton nom. Je me suis régalé à te lire, et cela a décuplé mon envie d’y aller. Merci.
Michel CHALVET, un ancien béarnais, désormais bigourdan