
Plus bas : 1725 m pk Anayet/Formigal
Plus haut : 2490 m cuello de la punta del Garmo
Dénivelé : 1140 m
Distance parcourue : 15,1 km
Participants : collective du CAF avec Géraldine Castaing, Pascale Le Du, Charly Meriaux, Agnès Mourasse, Karine Marsan, Benjamin Robert encadrés par Elodie Mourasse et Bernard Boutin
Temps : très beau temps, pas de vent, chaleur
Date : 8 avril 2025
Cliquez sur la première photo pour faire défiler la galerie. Crédit photo: Elodie Mourasse et Bernard Boutin
La nuit, la Mule et l’Intello échangent régulièrement. Leur dernier sujet : faut-il continuer à aller chercher la neige toujours plus haut ou clôturer maintenant une (belle) saison Hiver 24/25 de skirando ? Au petit matin, les partis sont d’accord. Ce qui est rare. Après les dernières sorties de « haut niveau », à l’Anie et en Anayet, une neige parfaitement jouable, des collectifs de qualité, un beau soleil printanier et un vent aux abonnés absents, mieux vaut en rester là. Le portage, la soupe étant annoncés, vient opportunément le temps de l’observation des fleurs, du réveil de la nature et… la cueillette de l’ail des ours.
Pliage, nettoyage et remisage du matos. Avec regrets toutefois, la dernière sortie, en Anayet, au-dessus de Formigal, était parfaite. Dès le parking, un épais tapis blanc est posé sur les pentes. Tapis rouge d’hiver. Ici, neige de culture et dameuse font merveille. Restait à le remonter pour rejoindre la « gleraᵗ de Anayetᵗ » 1915, traverser celle-ci et légèrement descendre jusqu’au barranco de Culivillas 2050. Neige ferme sous les skis. Progression facile. Elodie et Charly mènent la danse. L’Intello, sous prétexte de prendre des photos, reste derrière. Plus cool comme rythme…
Pause au fond du barranco avant de remonter, plein sud, un vallon régulier, exposé nord, qui conduit au collado de Arroyetasᵗ. Nord, sud : faire la part des choses. Pente ferme entre 25° et 30°. Longue série de Z montant sur une neige légèrement humide. No problem. Un peu de tôle sous le col. Couteaux pour certains. Col atteint.
Pause rapide, pliage des peaux et déjà claquement des attaches. Objectif : profiter de la neige tant qu’elle n’est qu’au stade du « décaillage ». Longue série de S pour rejoindre le fond des « Llanos d’Anayet » (llanos = plateau). Séquence ski tranquille avec, comme cap, le pic d’Anayetᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas de la chronique).
L’Anayet, impossible de le rater celui-là. L’Ossau, el Midi, un peu en retrait, observe son petit frère. Seule différence pour les deux volcans endormis : la taille 2574 vs 2887. Pour le reste, même allure verticale, austère, rocailleuse pour les deux. S’y frotter avec attention aussi…
Bas du plateau et, déjà, les peaux sont sorties et posées en suivant. Remontée le long des pentes du Vertice d’Anayet, dit aussi punta del Garmoᵗ. Diversité espagnole: un zeste d’aragonais, un zeste de castillan et le basque jamais loin en embuscade. Peu connu : de nombreux villages, même en Catalogne, ont des noms aux origines basques : Gerri, Esterri, Suert/Sort, Arinsal, Urtx etc. (plus ICI). Alors en Aragon…
La remontée ? similaire à la précédente. Couteaux pour certains au final. Pause rapide au col 2482. Dépeautage, claquement des attaches et nouvelles séries de S. Course, à nouveau, contre le « décaillage » : bingo, neige tout à fait « jouable ». A nouveau !
De retour sur les « Llanos », traversée groupée du lac d’Anayet 2237. Ooups : pas pris les distances. Pas de craquement sinistre. Un petit belvédère rocheux et pause repas, face à l’Espelunciecha, dernier (petit) sommet à gravir pour compléter la Trilogie en Anayet. Modeste dénivelé (170 m), à gravir en Z, pour rejoindre une crête qui permet d’atteindre facilement le sommet 2400. S’élever, après une pause dinatoire : un effort surmultiplié. Randonner et digérer ne font jamais ami-ami. La Mule passe devant et impose un pas de sénateur. Objectif : facilement atteint.
Le retour ne sera pas celui du programme. La face NE du sommet, prévue pour la descente, est un champ de mine visuel, trafollé et humide. Avec une pente au-dessus des 30°, une barre rocheuse au-dessous, plan B activé : descendre (sans difficulté) par la face SO. Charly ouvre la voie. Un Z et le tour est joué.
Reste à éviter le retour classique par la Garganta de Cuvidillas pour rejoindre le « refuge de la Glera 2000 » où le pot de fin de sortie est au programme. Passage en courbe de niveau, légèrement descendante, sur les pentes SSE, assez fortes, de l’Espelunciecha. Ambiance de fin de saison : neige humide, rochers apparents, herbes sous les skis. Naviguer parmi les écueils. Ski de printemps.
Ce passage, une trace déjà empruntée, par la Mule et l’Intello, en compagnie de Jean-Pierre Petit, lors d’un tour de l’Anayet original, jamais proposé, ni trouvé sur internet : voir ICI. Merci Jean-Pierre.
Un exercice pas long et la Glera de Anayet, du matin, est déjà là. Traversée pour rejoindre la piste rouge du Garmet qui conduit au refuge. Personne sur la piste. Séries de S coulants. Ski facile. Moment détente sympa.
Arrivée au refuge de la Glera, plutôt bar/restaurant sur les pistes. Belle vue, beau cadre avec terrasse idéale pour une pause. Ambiance grillades et chuletas. Chiringuito des montagnes. Un bon spot où s’arrêter sauf qu’il est fermé. Pas de skieur : cerrado.
Tant pis, continuons à nous faire plaisir sur la piste où nous sommes toujours aussi seuls. S et encore S fluides. Neige plus lourde à l’approche du parking mais aucune raison pour se plaindre. Le forfait était de 42 euros ce jour-là.
Pot de fin de sortie à la « gasolinera » de Formigal. Y rentrer, la traverser et derrière, une superbe terrasse, face aux pistes de Formigal, nous fera vite oublier celle, ratée, du « refugio de la Glera ». Excellent « cookies » offerts par Agnès.
Une dernière sortie de grande qualité à deux pas d’un cirque d’Anéou où l’herbe reverdit à toute vitesse. Y revenir… pour l’hiver 25/26.
A plus sur les pentes ou plutôt « à plus sur les sentes ».
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie, science de l’incertitude (???), à la graphie incertaine. Source: Palay, Bérot, Bourbon, l’inspiration, internet
– Arroyeras/Arroyetas de l’aragonais As Royetas = pour les couleurs « royo » (rouge) des pentes.
– Garmo de l’aragonais garmo = sommet. Garmet = petit sommet.
– Anayet de l’aragonais anayón, arrabón = myrtilles
– Formigal de l’espagnol hormiga = fourmi. Ce nom viendrait de fourmis blanches qui protégèrent la déesse Culivillas (sommet proche du Vértice), fille de Anayet et Arafita, dieux des montagnes.
– Espelunciecha de l’aragonais espelunga = grotte/caverne