Clot Bédout par vallon de Malh Ardoun : reconnaissance suggérée !


fraicheur au pic du Clot Bédout

Plus bas : 1140 m pk entrée lac d’Estaing
Plus haut : 2461 m pic de Clot Bédout
Dénivelé : 1350 m
Distance parcourue : 17,8 km
Participants : Bruno Basty et Bernard Boutin
Temps : belle journée. Vent frais sur les crêtes

Date : 24 octobre 2024

L’origine de cette sortie démarre par un topo, réalisé par Mariano en août 2017, au Clot Bedout monté par le Sud-Est, au-dessus du lac d’Estaingᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu). Une randonnée sauvage, exigeante, fatigante à laquelle la Mule et l’Intello participèrent. Du costaud avec chaos, raillères, blocs à la clef. Pied montagnard absolument requis. A lire : ICI.
L’Intello avait fait de son côté un CR. Un adjectif dans le titre résume tout : Exigeant. La mule s’était abstenue de réagir, sous le choc de ce que l’on lui avait imposé.
L’histoire rebondit le 6 août 2024, quand un internaute anonyme, HOP, poste un commentaire, sur « la Mule et l’Intello » : « il est plus simple de monter directement au Clot Bedoutᵗ par le couloir évident visible depuis le lac d’Estaing (soit par le Nord-Est). »
Restait à ressortir les cartes, chercher sur google earth, observer les pentes et… demander des précisions à HOP qui le 14 octobre, par un nouveau commentaire, précise comment aborder le couloir « évident ».
Ni une, ni deux, en compagnie de Bruno, chacun de notre côté préparons une mission exploratoire dans le vallon de Malh Ardounᵗ . Idée première : monter par le vallon jusqu’au sommet pour descendre par le sud en suivant la trace Mariano. Une boucle à proposer plus tard en collective.
Depuis le parking d’Estaing, partons en direction du pont de Plasi et, avant celui-ci, montée vers le vallon du Malh Ardoun en suivant le gave du même nom. Belle cascade bien en eau. Sentes animales sous les pieds. Pentes affirmée dans la forêt. Terrain humide. Cairn inexistant, ni marquage. Montons trop et devons traverser un chaos pour rejoindre les abords du gave. Avons raté une étape ! Repérons une trace qui arrive sous nous.
Continuation le long du gave. Vallon très sauvage. Deux gypaètes et un vautour fauves nous survolent en criant (cri du gypaète). Beau coin sauvage. Continuons à longer le gave jusqu’à un resserrement de terrain et l’impossibilité d’avancer plus, même en suivant au plus près le ruisseau. Rocher humide = glissade quasi certaine.
Shuntons la difficulté en passant sur le côté par des pentes assez fortes où rochers humides et herbes sèches alternent. S’agripper aux rocher ou aux rhodos. Pas top. Sortons de la difficulté pour rejoindre des pentes plus douce, en herbes, myrtilliers et rhodos. Quelques sentes animales nous conduisent à une ruine d’enclos.
A ce stade, mettre en place une collective semble difficile. Réflexion rapide : « on continue. On rejoint le sommet (si possible) et on redescend par le même vallon pour améliorer la trace GPX qui s’enregistre ». Objectif : mieux gérer le passage précédent mais aussi la sortie de la forêt du début de course.
Traversons le gave du Malh Ardoun pour rejoindre une cabane proche en ruine. Un ancien chemin, en blocs, semble y conduire. Vraiment longtemps que les lieux ne sont plus pratiqués. Les soubassements de la « cabane perché » sont idéalement placés sur un promontoire, avec une magnifique vue plongeante qui va jusqu’au lac d’Estaing. Berger contemplatif.
Continuation à vue, dans une direction SE puis assez rapidement SSO, en laissant sur notre droite, une éminence rocheuse (alt 2126) puis une autre qui est à nouveau laissée à droite. Le cheminement est facile sur des pentes inférieures à 30°. Peu de rocher sous les pieds, beaucoup d’épais tapis d’herbes aplaties, plutôt agréables à traverser. Preuve aussi de l’absence de bétail en ces lieux. Une quinzaine d’izards détalent sous nos yeux.
Cap sur la crête d’Arrasésᵗ que nous longeons en nous orientant SO. Le Clot Bédout, objectif final, n’est toujours pas visible.
Grâce à HOP, nous savons qu’il faut rechercher un col à droite de la crête. Passage au-dessus de gros blocs et un premier collet est atteint (2300). Devant nous, légèrement à gauche, un deuxième col (2370) mais aussi, sur la droite, la possibilité de rejoindre la crête qui relie le pic de Palouma au pic de Clot Bédout (axe Nord-Sud du pic du Midi d’Arrens). Rejoignons la crête puis un point haut 2424 d’où nous voyons juste devant le Clot Bédout. Enfin ! Passage un peu escarpé, un peu expo et des restes de neige : méfiance. Légère descente. Nouvelle élévation et le sommet est atteint (2461). Pas trop tard : il est 13h30 ! Faim et fatigue.
Belles vues à 360°. Citer le sommet le plus proche juste devant nous : le Bala(itous) Encapuchonné par un fort vent du sud, gorgé de pluie bloquée par la chaine. Beau au Nord, mauvais au Sud : la nouvelle donne du réchauffement climatique ?
Avec le vent, le ressenti est frais. Rapide pause casse-croûte en contrebas, sur le flanc Est. Photo souvenir. Contents de ce repérage. Reste à revisiter et améliorer la trace en redescendant.
L’analyse du secteur, sur Google Earth, laissait apparaitre des sentes régulières, sur les pentes Est, rejoignant le col (2370) vu en montant. Descendons de 40 m de dénivelé, sous le sommet, dans une direction SE. Pentes en herbe sans problème. Rejoignons une des sentes « horizontales » qui conduit au col. Partons plein Nord en suivant la courbe de niveau et rejoignons simplement le col 2370. L’obstacle de la montée est contournée. Un bon point pour la trace GPX en préparation.
Le reste du retour se fait sur le cheminement de la montée jusqu’à l’approche de la « cabane perchée ». Cafouillage. Un passage à trouver et la cabane est atteinte. Nouvelle correction de la trace.
Passage à nouveau du gave du Malh Ardoun. Reste à corriger le passage « compliqué » pris le long du gave en montant. Entre sentes animales et observation du terrain, tirons plus au NE pour aller chercher une pente régulière sur une croupe qui nous conduit naturellement au lit du gave. Bonne pioche. La fin de la descente approchant, en profitons pour créer quelques cairns.
Suivons le lit du gave, sur une sente assez régulière, jusqu’à ce qu’elle passe rive gauche et nous fasse éviter le chaos traversé en montant.
Il aura donc fallu un aller et un retour pour mettre au point ce beau parcours… à refaire l’été prochain.
Merci « HOP » pour vos commentaires. Merci Bruno pour la participation très active. Titillés, nous nous sommes pris au jeu et avons bien fait. Contents.
A plus sur les sentes

– par Beñat

Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie, science de l’incertitude (???), à la graphie incertaine. Source: Palay, Bérot, Bourbon, l’inspiration
– clot Bédout du gascon clot et bédout = cuvette, trou, endroit où se retrouvent les bouleaux
– Malh Ardoun du gascon mailh et ardoun = montagne, sommet et arrondi, de forme ronde.
– Arrasés du gascon arr = rocher, rocheux,
– Estaing du latin stagnis = eau stagnante et du gascon estanh = étang
Cliquez sur la première photo pour faire défiler la galerie. Crédit photo : Bernard Boutin

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