crêtes en Arlet : boucle par la cascade de Banasse !


depuis l’Aillary, devant, Aguas Tuertas

Plus bas : 1180 m pk Aubise
Plus haut : 2215 pic m Aillary
Dénivelé : 1325 m
Distance parcourue : 19 km
Collective du Club Alpin Pau : Didier Meyer, Sylvie Feulie, Jean-Pierre Gspann, Isabelle Molin-Grosjean, François Neurrisse, Jean-Loup Potet, Robert Vtipil, encadrés par Marie Benichou et Bernard Boutin
Météo : bonne
Date : 19 septembre 2023

Nadau, berger des mots, troubadour gascon, a popularisé, sous forme de chanson, un très beau poème de Jean Labarrère, qui démarre à Aubise, parking du départ du jour. Son titre : Era sauta de Banasse (la cascade de Banasse) sous laquelle nous passerons en redescendant. Le sujet : l’ambiance, l’excitation même que connaissent les bêtes et les hommes à l’heure de la transhumance car les estives, là haut sont belles, et bonnes, entre l’Auda et le Soperetᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu) tout habillés de rouge (premien) qui se regardent comme des amoureux. Nous passerons sous leurs regards. Nadau, incontournable et infatigable transmetteur de l’authenticité locale.
Un lien pour écouter l’artiste, aux 50 ans de scène, qui affiche complet partout où il se produit. Derrière la publicité (patience requise) et la longue présentation, non sans ironie, de Nadau le magnifique poème interpelle toutes celles et tout ceux qui vivent de près ou de loin la traditionnelle transhumance millénaire : Era Sauta de Banasse (avec traduction).
Les bêtes nous les verrons. Des brebis sous l’Aillary, des blondes d’Aquitaine à Bannasse et quelques vaches béarnaises, plus bas, « sous la cabane de Pierre » (cabane Pacheu).
La sortie commence par la montée au col de Lagréou où nous prenons, plein sud, sur la crête, boisée et montante, du Costeᵗ de Brouca. Silence requis. Objectif : voir biche, cerf, sanglier ou autre lagopède, coq de bruyère etc. De la bruyère, il y en a tout plein. Des coqs, pas du tout. Ni biche, ni cerf, ni sanglier, ni lagopède. Deux izards, en fin de crête. A défaut de vie animale, le décors est plutôt beau : crête régulière, facile à remonter sur des sentes animales, belles vues soit vers le vallon de Baraletᵗ (à gauche) ou de Belonce (à gauche). Ici, pas de cairns.
Un petit contrefort rocheux pris latéralement. La « montagne de Banasse » apparait. Un nom, pour un secteur, celui qui va du col de Lapachouau à l’est au col d’Arlet oriental puisqu’il faut lui donner un nom. La Montagne de Banasse : un large secteur d’estives avec ses 4 cabanes dont deux « actives » : celle de Lurbe et de Gourgue Sec.
Derrière, le pic d’Arletᵗ aux pentes franches. Tâtonnement pour trouver la bonne vire. Un peu de main au rocher et la vue « superbe » s’ouvre, au sud, sur l’improbable et magnifique plaine d’Aguas Tuertas aux multiples méandres du rio Aragón Subordán. Dominateurs, la sierra de Secus et le Castillo de Acher. Cette vue : une histoire de couleurs. Rouge, vert, paille dominent.
Continuation, direction NO, sur la crête frontière pour rejoindre le pic d’Aillary en passant par le pic du lac d’Arlet et le col d’Arlet (officiel celui-là). Un peu de main au rocher rouge permien. Ludique. Sous nous, côté aragonais, des izards filent. Une bonne trentaine, protégés par le « parque natural de los valles occidentales ».
Le groupe marche bien. Aillary est atteint à 12h45. Horaire impec pour déjeuner ! Vent frais du SO. Repli un peu en contre bas, coté Est. Moment, comme toujours bienvenu. La Mule ne dit rien. C’est l’instant qu’elle préfère. Son maître, l’Intello, l’a fait « décoller », de Pau, à 6h30 et surtout la laisse tranquille…
Passé la pause, descente sur le refuge d’Arlet. Se souvenir : la descente de l’Aillary, sur la crête côté français, un cheminement plutôt plus « évident » que la montée, côté espagnol.
Pause café au refuge d’Arlet, inauguré après travaux de fond en juillet. Un habillage extérieur plutôt réussi avec une toiture en dalles de couleur rouge. Permien bien entendu pour une meilleur intégration au paysage. La patte de l’ABS ?
Retour en longeant la montagne de Banasse. A la cabane de Gourgueᵗ Sec, partons NNE pour rejoindre « era sauta de Banasse ». Pas impressionnante la cascade mais simplement belle, large, tranquille sur un lit de végétation humide. Y passer, c’est toujours la prendre en photo. Le plus beau, le plus simple…
Descente vers le fond du vallon de Baralet et son pont (Nadau). Les pentes du Soperet, rouges, sont loin d’être stabilisées. Erosion en cours…
Passage à la cabane Pacheu. Dommage, le berger n’est pas là. Le patou, humeur tranquille, monte la garde. Se souvenir : tel maître, tel chien. Sur un flanc du toit : un potager, format timbre poste, tente d’améliorer l’ordinaire.
Final en roue libre. Quelques vaches aux cornes grandes, symétriques, s’évasant en forme de lyre rappellent que la vallée d’Aspe est bien en Béarn.
Pot au Permayou, comme d’hab. Pastis des Landes et gâteaux maison offerts par Sylvie et Zaza tombent à pic. Dix-neuf kilomètres : ça creuse.
Merci Arnaud Canfin (Nadau) pour l’humanité amenée à nos belles montagnes.
A plus sur les sentes.

– par Beñat

Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie (source le Palay, le Bourbon, l’inspiration… ) :
– Baralet du gascon barrat = sommet escarpé et peu accessible
– Coste de Brouca du gascon coste = côte
– Arlet du basque ar = rocher, eta = locatif. lieu des rochers
– cabane Gourgue Sec du gascon gourg = lac
– cabane des Caillous du gascon caillaouas = pierrier ou rocher isolé
– Souperet du gascon du gascon soperet = supérieur. Plus haut sommet de la vallée
Crédit photo : Bernard Boutin
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