
Plus bas : 1427 m pk Lamary
Plus haut : 2338 m pic d’Ansabère
Dénivelé : 1455 m
Distance parcourue : 14,6 km
Collective CAF de Pau : Marie Bénichou, Jean-Luc Paquet, Jean-Claude Tuslane, Franck Rouch et Bernard Boutin
Temps : beau
Date : 22 juillet 2025
Cliquez sur la première photo pour faire défiler la galerie. Crédit photo: Jean-Claude Tuslane, Marie Bénichou et Bernard Boutin
Un seul regret pour cette sortie : l’avoir raccourcie en ne passant pas, au-dessus de la cabane d’Ansabère, par le col de la Chourique, le port d’Acherito et le pic de Pétragème. Manque d’ambition de la part de l’Intello qui craignait le dénivelé total de 1650 m. Ce ne sera que 1450 m au final. Dommage, la montée à Pétragème eut apporté un plus à cette très belle sortie… et ce supplément était faisable ! Pour le reste : parfait !
Une sortie faite en sens inverse aux éditions précédentes pour « contempler » autrement. Passage à la cabane d’Ansabère, « villa des privés d’amour », où le berger, Marcel Etcheverry, 70 ans, règne depuis bien longtemps. Etape de la HRP, il est incontournable. Toujours là. Prêt à vendre son fromage. Justement, Marie lui en prend un morceau qui réapparaitra, d’une façon inattendue et opportune, au sommet de Mouscaté, lors de la pause repas. Beau geste.
Passé la cabane, élévation, dans la pierraille, vers le col de Pétragène ou port d’Anso. Spectaculaire vue sur la petite aiguille d’Ansabère qui nous domine. Parait imprenable, pourtant nous y serons bientôt en la contournant tout simplement. Une forte secousse sismique la fera basculer. Tôt ou tard. Quand ? Dans 100 ans, dans 1000 ans, plus tard encore ? Géologie inachevée et vivante. Humilité face aux forces occultes.
Passé la petite aiguille, montée facile au pic d’Ansabère ou Petrexema 2372 m. On est sur la crête frontière. Nom en français pour les uns et en espagnol pour les autres. Enfin presque, les aragonais, navarrais et basques ont aussi leurs appellations ou graphies diverses. Une recherche sur le net et (presque) tout s’éclaire pour le mot Petrexema ou Pétrechema donné au pic d’Ansabère. Pétre pour pierre et xema/chema/gema de l’espagnol gemelas (jumelles). Le pic Pétrageme (à gauche du col du même nom) et le pic de Pétrexema (à droite du col) seraient tout simplement des « pierres jumelles ». Toponymie = science incertaine.
Au sommet, de nombreux espagnols en provenance du refuge de Linza. Montée douce, régulière, pour eux sur la face sud du pic. Alors que pour nous, par le côté Nord, la pente est forte, l’effort soutenu et la pierraille fuyante régulière.
Pause photo et descente, plein sud, sur près de 1 km pour contourner la formidable falaise, orienté Nord, du pic. Arrivés à la cote 2115, contournons la crête et s’ouvre à nos yeux les Arres d’Ansabère, similaires aux proches Arres d’Anie. Schistes, calcaires, fentes, failles, gouffres… un chaos indescriptible à traverser. Couleur craie ciment. Lunaire ?
Séquence orientation pour éviter de se laisser embarquer dans des zones difficilement franchissables. Bel exercice. Surtout ne pas se trouver là avec le brouillard. Gare aussi à la chute sur un terrain rarement, tout simplement, plat. Calcaire cabossé à gogo…
Savoir se retourner et observer le pic d’Ansabère et ses aiguilles, la petite, la grande, le Spigolo et les autres plus modestes. Les sans-nom, les sans grade. Très beau.
Un peu de main au rocher. Le calcaire : peu agréable au toucher. Plutôt tranchant. Cheminement en zig-zags. Une montée plus ferme, enfin « dégagée », et le sommet du Mouscaté 2238 est là pour la pause repas. Il est (presque) plat, incite à la pause. Pas trop tard, on marche depuis 8h et il est 13h20. Après un réveil à 4h30…
Longue pause rendue possible car des 2/3 de la sortie sont déjà parcourus. Peu de flores en ces territoires calcaires (exposés Sud). Pas de vie animale aussi. Pas de randonneurs durant toutes la traversée des Arres. Seuls au monde depuis qu’avons abordé les Arres.
Descente pour aller chercher le col d’Escoueste ou port d’Ansabère. Cairns trompeurs. GPS en renfort. Le col est déjà là. Croisons les premiers randonneurs, en provenance du secteur des « Trois Rois ».
Descente rapide, vers le vallon de Pédain, dans une pierraille, à nouveau, fuyante sous les pieds. Jean-Luc prend la directissime, en ramasse. L’Intello, préfère préserver les genoux de sa Mule. Une sente latérale dans le pierrier fait l’affaire pour le reste de l’équipe.
Arrivés à la cabane de Pédain, un troupeau de « blondes » en barre l’accès. Pas trace du berger. Il est probablement au-dessus, avec les brebis, sur les pentes de la montagne d’Escoueste. Contournons les lieux. Longeons le talweg par au-dessus. Il conduira au parking. Descente de pentes blondes aux herbes blondes, traversée d’un bout de hêtraie puis d’une « artigue », traversée à nouveau de la hêtraie. Le parking est là.
Pause de fin de sortie au Café des Bergers (qu’on ne voit jamais) à Lescun. Financiers, tarte aux pommes et abricots (Marie) et madeleines (Jean-Claude) au programme. Sympa, non ? Tous sont validés d’office pour la prochaine sortie.
Une belle boucle en bonne compagnie. Comme d’hab.
A plus sur les sentes.
Beñat
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie, science de l’incertitude (???), à la graphie incertaine. Source: Palay, Bérot, Bourbon, l’inspiration, internet
– Mouscaté du gascon mosca = mouche. Lieu où il y a des mouches.
– Ansabère du basque antzo antza + behere, -bee = hauteur, sommet, épine + d’en bas, vers le bas
– Chourique du gascon chourre = source jaillante, jet d’eau, cascade
– Pétrageme du latin petra/gemme = pierre précieuse