
Plus bas : 1190 m pk Lamary
Plus haut : 2446 m pic des Trois Rois
Dénivelé : 1325 m
Distance parcourue : 12,5 km
Collective CAF de Pau : Brahim Amazine et Bernard Boutin
Temps : soleil, chaleur supportable en bas, petite brise en haut. Idéal.
Date : 10 juillet 2025
Cliquez sur la première photo pour faire défiler la galerie. Crédit photo: Bernard Boutin
Pic et/ou Table des Trois Rois : à vous de choisir, qui est qui !
Un sac de noeud topographique que ce secteur situé à la frontière franco-espagnole. La Table doit son nom à sa localisation à la jonction des royaumes médiévaux de Navarre, d’Aragon et de Béarn. Pour les uns ou les autres, elle s’appelle Table des Trois Rois, Mesa de los Tres Reyes (espagnol), Hiru Erregeen Mahaia (basque), Meseta d’os Tres Reis (aragonais), Taula deths Tres Reis (gascon). A chacun sa vérité. Selon les cartes, la Table, sommet plat à 2421m, se trouve sur, ou immédiatement à l’est, de la frontière entre l’Espagne et la France. Elle forme une antécime du pic des Trois Rois (2446 mètres) situé 360 mètres à l’ouest, côté espagnol. Table en France, Pic en Espagne.
Sauf que pour compliquer les choses, les aragonais, espagnols, basques, navarrais appellent le Pic : Table des 3 Rois ! La Mule et l’Intello le savent bien, la toponymie est une science approximative mais à ce point là !
Un zest de plus à ces « bizarreries » locales : la Table (espagnole) est à la jonction des royaumes médiévaux de Navarre et d’Aragon ! Pour preuve, une statue du navarrais Saint François Xavier, fondateur de l’ordre jésuite, et une maquette de son chateau ornent le sommet tandis que les Aragonais viennent d’y planter une blason flambant neuf de leur région rappelant le preux cavalier San Jorge (Saint Georges) terrassant un dragon noir qui terrorisait la population (plus sur le sujet : ICI). Bref, avec ces deux sommets, situés côte à côte, s’ouvre la boite de pandore du régionalisme espagnol… Ah oui, Xavier s’écrit aussi selon les uns ou les autres : Javier, Xabier, Xabierkoa ou encore Xavier !
Passé ce long intermède de culture microcospiènne, retour sur une sortie de toute beauté. Magie du calcaire avec, très vite, lors de l’approche du vallon de Pédain, les flèches, couleur craie, élancées du secteur Ansabère/Mouscaté sur la gauche et les sommets, toujours calcaires, du Dec de Lhurs/Table des 3 Rois (française). Passage à la cabane de Pédain. Patous agressifs et bergère inquiète de voir l’herbe jaunir à toute vitesse. Une végétation, de fin août, début juillet. Saison d’estive mal partie.
Montée au col d’Escouèste. Long cheminement dans la pierraille. Sente discrète mais continue. Un court ressaut et le col frontière apparait sur la droite. Un dernier effort et crête atteinte. Pause méritée. La montée est quasiment continue et franche depuis le départ. Particularité, à cet endroit, la frontière court du sud au nord. France à droite, Espagne à gauche. Belles vues sur le secteur espagnol de Linza. Calcaire, lui-aussi.
Quelques magnifiques saxifrages se laissent prendre en photo. Rare de les observer d’aussi près.
Remontée, plein Nord vers la crête de Budogia qui conduit à la Mesa de los Tres Reyes 2446. Inflexion vers l’Est pour atteindre ses pentes sommitales. Contournement et sommet est atteint. Décors de théâtre : statue et maquette du navarrais Xavier et dragon noir aragonais. Du monde aussi. Des espagnols venus du refuge de Linza. Pour eux, abrazos et photos souvenir devant le décor (au choix) de leur région d’origine.
Pause déjeuner dans cette ambiance inhabituelle et retour sur nos pas pour rejoindre la Table des 3 Rois française. Sieste syndicale pour Brahim. La Table française : un espace facilement accessible et plutôt plat contrairement à l’espagnole qui demande de mettre la « main au rocher » pour atteindre son sommet pierreux et exigu. Un pic donc et non une table…
Retour par les arres calcaires qui longent, par en-dessous, la crête de Budogia. Cheminement aléatoire entre gouffres, fissures, cassures, ciselures et autres fantaisies calcaires. Ne pas y venir par temps de brouillard. Pas d’eau non plus.
Du col d’Escoueste au parking Lamary, retour par l’aller. Une descente sympa sauf à l’approche de la cabane de Pédain où, très clairement, les Patous semblent prendre un malin plaisir à nous « aboyer dessus » en s’approchant plus que nécessaire. A noter, à l’aller comme au retour, la non intervention de la bergère pour les calmer.
Une très belle sortie s’achève qui en appelle une autre (rapidement) : remonter au col pour, cette fois-ci, partir à gauche rejoindre le Mouscaté et Ansabère. Blancheur calcaire, quand tu nous tiens !
A plus sur les sentes.
Beñat
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie, science de l’incertitude (???), à la graphie incertaine. Source: Palay, Bérot, Bourbon, l’inspiration, internet
– Mouscaté du gascon mosca = mouche. Lieu où il y a des mouches.
– Dec de Lhurs du latin decus = limite, borne et du gascon lers = vallée suspendue
– Anie du basque añe – ahuña = chevreau
– Ansabère du basque antzo antza + behere, -bee = hauteur, sommet, épine + d’en bas, vers le bas