Formigal : Arroyetas et Espelunciecha : très belle sortie


arrivée aux Llanos de Anayet

Plus bas : 1727 m pk Anayet/Formigal
Plus haut : 2450 m cuello de Arroyetas
Dénivelé : 940 m
Distance parcourue : 11,5 km
Participants : Matthieu François, Jean-Marc Bongiovanni, Thierry Lansac, Caroline Varraud, Romain Espinasse, Valérie Casamayou encadrés par Vincent Escoula et Bernard Boutin
Temps : belle luminosité, fond de l’air frais, vent sur les crêtes

Date : 27 mars 2025

Cliquez sur la première photo pour faire défiler la galerie. Crédit photo: Jean-Marc Bongiovanni et Bernard Boutin

Le « Boletín de Peligro de Aludes » (bulletin de danger d’avalanches) prévoyait, au niveau météo, de possibles nuages bas et une mauvaise visibilité sur la « divisora » (crête frontière) et tout l’inverse se produit : belle journée ensoleillée avec bonne visibilité. Vent du Nord froid sur la crête des Arroyetasᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu). Pas de quoi perturber une sortie où la neige sera l’autre bonne surprise : skiable à souhait en hors-piste… comme sur les pistes de Formigalᵗ. Bingo : bonne pioche que cette sortie ! Tout le monde ravi au final.
Quand le brouillard vous accompagne jusqu’au Pourtalet, quand, à 8h du matin avec une luminosité éteinte, les nuages bas vous accompagnent jusqu’au parking Anayet à Fromigal, rien en laissait présager une aussi belle journée. Indiscutablement, la neige remontre vite, et sans le travail des canons à neige et dameuses, il y a longtemps que la station serait fermée. La remontée prévue par la « garganta de Culivillas » laisse imaginer des cailloux sous les skis et quelques difficultés à traverser le cours du barranco. Décision est prise de remonter le long des pistes du « télesillas Garmet » pour rejoindre la « glère d’Anayet ». Personne sur les pistes. 1,2 km de montée « franche » et 200m de dénivelé pour rejoindre les pentes douces d’une « Glère d’Anayet » bien enneigée. Traversée de la Glère, en laissant sur notre gauche la « punta de la Garganta ». De belles traces de S sur les pentes alentour. Le meilleur nous est promis. Un petit collet et légère descente pour rejoindre, au fond de la garganta, le départ du « corridor norte » qui conduit « collado de Arroyeras ». Séries de Z plus ou moins resserrées. La neige : poudre légèrement humide sur fond ferme. Parfait.
Belle vue dégagé vers los Llanos (plateau) de Anayet, la Punta del Garmoᵗ, l’Anayetᵗ, l’Ossau et la Punta Espelunciechaᵗ que nous grimperons plus tard. Un large cirque « gavé » de neige.
Sous le col, la pente se redresse, une couche de poudreuse repose sur (un peu) de taule. Pose des couteaux pour certains et le collado est atteint. Rafales de vent frais en guise d’accueil. Magnifique vue vers la longue sierra qui court de la Peña Telera à la Moleta en passant – entres autres – par la Punta Escarra et la Pala de IP. Magnifique.
La montée du col au pic d’Arroyeras/Arroyetas est peu inspirante : exposé à un vent continu froid sur une pente prononcée et dégarnie en neige. Par prudence, décidons de ne pas nous engager dans les 110 mètres de dénivelés à parcourir. Vu le vent, le sommet s’annonce d’avance inhospitalier… Pliage des peaux, claquement des attaches et c’est parti pour une descente tout du bonheur. Succession de S, sans contrainte, sous le regard amusé des grands du coin : Arroyetas, Punta del Garmo et Anayet. Campé sur la pointe de ses pieds, même l’Ossau admire l’élégance de notre collective descendante…
Arrivés au point le plus bas, avant la remontée vers l’Espelunciecha, pause déjeuner en avance sur le planning. Il est 11h30. Mérité après un réveil avant 6h. Calme apaisant face au cirque qui nous fait face. Au loin, une quinzaine d’izards traverse le « Llanos de Anayet » en direction de la crête qui conduit au Vertice d’Anayet. Que font-ils là ? Pas un brin d’herbe à l’horizon. Transhumance avant l’heure ?
Déjà les peaux sont fixées. La proche Punta Espelunciecha nous attend. Débat entre la Mule et l’Intello. Si jusqu’ici les deux compères avaient partagés, d’un même enthousiasme, la sortie, la Mule souhaitait une sieste bien méritée (selon elle). Monter : jamais sur la digestion ! L’Intello finit par la convaincre : le sommet n’était-il pas à moins de 1 km et à seulement 150 m de dénivelé et, puis, passé le sommet, la prochaine étape n’est elle pas la super terrasse du « refugio de la Glera ». Exposée plein soleil, le café digestif nous y attend. Rechignant, la Mule daigne redémarrer…
Après une série de Z et un parcours de crête bref, sommet atteint. Cette montée à l’Espelunciecha : « Nada de otro mundo » diraient les locaux. Du dénivelé facile. Belle vue à nouveau. Face aux volcans dominants : l’Anayet et l’Ossau.
Le sommet étant un peu exigu, dépeautage et descente de quelques mètres pour aller chercher la pente Nord/Est de l’Espelunciecha. Pente assez forte sur quelques mètres dans une neige poudreuse trafollée. Gérable. Deux strikes cependant avant de pouvoir, un peu plus bas, à nouveau enchainer les S conduisant au col d’Espelunciecha et à la piste rouge du Garmet.
Piste vide de skieur. Neige parfaitement jouable. Enchaînements de S endiablés. Grand grand plaisir.
A mi-descente, pause sympathique au refuge de la Glèra, sur la terrasse en pleine soleil. Air de vacances. Boissons chaudes, boissons froides. Odeur de chuletas en provenance du restaurant. Un endroit parfait pour le pot de fin de sortie. Satisfaction générale. Moment détente. Belle découverte pour beaucoup.
Reprise de S. La neige devient plus lourde. Cuisses qui chauffent. Mule râleuse. Pas longtemps. Station atteinte. Il n’est pas 14h. Bien joué. Sourire général. Une belle sortie que celle-là. A refaire.
A plus sur les pentes.

– par Beñat

Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie, science de l’incertitude (???), à la graphie incertaine. Source: Palay, Bérot, Bourbon, l’inspiration, internet
– Arroyeras/Arroyetas de l’aragonais As Royetas = pour les couleurs « royo » (rouge) des pentes.
– Garmo de l’aragonais garmo = sommet. Garmet = petit sommet.
– Anayet de l’aragonais anayón, arrabón = myrtilles
– Formigal de l’espagnol hormiga = fourmi. Ce nom viendrait de fourmis blanches qui protégèrent la déesse Culivillas (sommet proche du Vértice), fille de Anayet et Arafita, dieux des montagnes.
– Espelunciecha de l’aragonais espelunga = grotte/caverne

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