Alto Aragón – Salto de Pondiellos : très bonne pioche !


picos de Tebarray e Infiernos
Plus bas : 1283 m Sallent de Gallego
Plus haut : 2700 m lac inférieur de Pondellios
Dénivelé : 1492 m
Distance parcourue : 16,2 km
Participants : Cathy Neumann, Didier Mazoin, Bruno Basty, Xavier Damez et Bernard Boutin
Temps : Frais, couvert, lumière éteinte, pas de vent

Date : 8 novembre 2024

Après avoir fait une belle boucle par le pico de Musales, au-dessus de Sallent de Gállego, l’observation des cartes débouche sur l’idée originale : reconnaître, pour l’été prochain, une TEC (Traversée Échange de Clefs), entre Sallent et Baños de Panticosa, par le collado de Pondiellos 2812. Rejoindre directement par les montagnes deux beaux villages du Alto Aragon.
Le trajet entre le collado de Pondiellos et les Baños de Panticosa est un classique de la descente des picos del Infierno. Par contre, le trajet entre Sallent et le collado de Pondiellos est inconnu de la Mule, l’Intello et leurs compagnons de reconnaissance : Xavier, Didier, Bruno. Seule Cathy a déjà «fouiné » dans le coin. Elle sait pourquoi : vues magnifiques, grands espaces, géologie tourmentée, canyons infranchissables, garmos (sommets en aragonais) dominateurs. Des « 3000 » en nombre : garmo Algas, Argualas, Infiernos, Blanco, Negro.
Peu d’informations sur la remontée du vallon de Pondiellos. Les rares sont contradictoires. Les uns passent par le rive gauche, les autres par celle de droite. Un peu de galère dans la traversée des forêts. Pas de fléchage, ni marquage au sol. Quelques cairns qui n’engagent que ceux qui les observent. Dirigent-ils vers le Tebarray 2886, le Garmo Blanco 3075, le Garmo Negro ou le pico de Algas ? Un barranco (de Pondiellos) à remonter, un Salto du même nom á passer. Barranco (canyon) profond. Salto (saut, verrou) impressionnant. Par où passer exactement pour atteindre l’objectif du jour : les lacs de Pondiellos situés à 1500 mètres de dénivelé au-dessus de Sallent.
Préparation intensive avec Cathy et Xavier et une décision : monter par le côté droit du barranco pour rejoindre le Salto (verrou final sous les lacs) et descendre par le côté gauche afin de choisir le cheminement de la TEC… de l’été 2025.
Une préparation bien menée puisque, à partir d’une synthèse de traces GPX, tant la montée comme la descente se passeront bien. Globalement des sentes en continue avec de nombreux points de décisions : partir à droite, à gauche, tout droit… Bref, ambiance un « indien dans la jungle ».
Un large cheminement en S nous amène directement sous le Salto dans un univers tout en pierrailles. Pentes fermes, entre 2500 et 2700, mais sans grand risque autre que les chutes de pierres qui peuvent tomber des «  marmoleras » du massif des pics d’Enfer. L’une d’entres elles frôle Didier. Casque recommandé ?
Marmoleras pour désigner les grandes falaises calcaires qui descendent de la crête « del Infierno ». Marmol = marbre en espagnol.
Grisaille, temps couvert, première neige vers 2550, nappes de brouillard baladeuses, sommets blancs, fraîcheur. Difficile d’apprécier les lieux comme il se pourrait.
Heure qui tourne et manque de vue : notre reconnaissance s’arrête au premier lac de Pondiellos. Objectif atteint avec une satisfaction générale. Cheminement plutôt « cool » et « salto « sans difficulté. La TEC est sur les rails. Éviter toutefois neige et humidité. A faire en septembre.
Pause rapide sous le salto. La fraîcheur, les nuages proches n’incitent pas à s’attarder. Retour par l’aller jusqu’à la côte 2340, au-dessus du lit du barranco que nous allons longer par sa droite. Quittons le cheminement de la montée. Un gypaète nous survole. Un peu plus loin, une dizaine de sarrios (isards) détalent devant nous.
Descente facile sur des pentes herbeuses. Arrêt au niveau des soubassements d’un pylône de transbordeur de minéraux 2160. Au loin, de l’autre côté du barranco, plusieurs entrées de galeries de mines. Cathy nous adresseras plus tard un lien où l’on peut lire « Dans notre recherche bibliographique, nous n’avons pas trouvé le nom de l’exploitation, c’est pourquoi le nom de la Mine de Pondiellos est resté. Au moins au niveau populaire, il doit avoir son importance, puisque le nom du sommet voisin a été changé en Garmo de la Mina. Il convient de noter qu’avec les galeries situées au sommet de la Mine de Benasque, elles sont probablement les plus hautes des Pyrénées aragonaises. En réalité, il s’agit de petites exploitations sur quelques veines de sulfures, sur lesquelles on a peu travaillé, peut-être en raison de la rareté du minéral, et des difficultés de travailler à cette altitude élevée ». Une conclusion pas étonnante vu l’éloignement de Sallent.
Continuation de la descente en direction de la rive droite du barranco que nous rejoignons au niveau de sa confluence avec le barranco de las Albas 1846. Beaucoup d’eau partout. Inhabituel pour en début novembre. Étiages de fin de saison de fontes des neiges. Réchauffement climatique et regain de pluviométrie iraient-ils de pair ?
Traversée, plus ou moins acrobatique, du barranco pour poursuivre sur sa rive gauche, jusqu’à rejoindre le cheminement de la montée à 1812. Fin de sortie par l’aller. Arrivons à Sallent peu de temps avant la nuit. Novembre, triste mois…
Pot très agréable au village et satisfaction générale pour cette reconnaissance plutôt facile en cheminement mais longue ( ) avec un bon dénivelé ( ). Un bon projet pour une TEC aux dénivelés positifs différents : 1500 m pour ceux qui viendront de Sallent contre 1250 m pour ceux qui partiront de Baños de Panticosa.
Restera à choisir où passer ? Rive droite ou gauche. Un penchant pour la gauche. Plus spectaculaire.
A plus sur les sentes

– par Beñat

Les randos d’avant : c’est ICI
Cliquez sur la première photo pour faire défiler la galerie. Crédit photo : Bernard Boutin

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