Les « hauts d’Eaux-Bonnes » : entre plaas et mailhs calcaires !


plaa d’Aucupat, au fond l’Amoulat, à droite : gde Arcizette

Plus bas : 795 m pk Eaux-Bonnes
Plus haut : 2233 m col du Ger
Dénivelé : 1810 m
Distance parcourue : 23,5 km
Participants : Catherine Neumann, Didier Meyer, Franck Rouch et Bernard Boutin
Temps : sec, luminosité éteinte, menaçant en fin de sortie

Date : 27 juin 2024

Avec une météo incertaine, autant ne pas partir loin. Repérage sur les « hauts d’Eaux-Bonnes », à 50 km de Pau, là où l’impératrice Eugénie n’osa jamais aller : vers les formidables mailhs, calcaires et couleurs calcaires, des Arcizettes, Amoulat, Ger, Pambassibé, Aucupat et Moncouges. Elle eut totalement tort.
Qui, depuis le boulevard des Pyrénées, pourrait imaginer qu’entre Eaux-Bonnes et Gourette, se nichent l’apaisante artigue de la coumeᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu) de Balour et sa cabane au nom bizarre de « Black Izard », le beau cirque de Balour, l’étonnant plateau d’Anouilhasᵗ, dépression entourée de toute part d’élévations rocheuses. L’eau y arrive et se perd, sous terre. Magnifique, tout en fleurs, plat et en herbe. Pas de rochers. A voir et à revoir.
Des esprits, d’un autre temps, pourraient imaginer y développer une station d’altitude avec son golfe, son héliport et autres fantasmes d’urbanistes écervelés…
Le plateau est le premier d’une succession de trois « plaas ». Le traverser, c’est rejoindre le Plaaᵗ des Cordonasᵗ, autre plateau plus modeste de proportion. Poursuivre, c’est atteindre le Plaa d’Aucupat, un dernier plateau enserré entre les trois Arcizettes calcaires, l’Amoulat, flèche calcaire qui tente de décoller, et les jupes du pic du Ger.
Des Arcizettes, on retiendra que celui qui y grimpe est content d’y être allé mais n’y reviendra jamais… tellement leurs pentes ultimes sont croulantes sous la pierraille, exposées et au final dangereuses. L’Amoulat, lui, est réservé aux alpinistes. Seul le Ger est plus facilement abordable, depuis Gourette notamment. Sa face Ouest est « formidable » (voir photos).
Deux couleurs dominantes : le blanc calcaire, craie immaculée, qui s’impose au-dessus des vertes estives des plateaux. Remarquable territoire !
Arrivés au plaa d’Aucupat, nous rejoignons le col de Ger (2331) pour basculer, entre Ger (2613) et capéran de Ger, sur les lapiaz où des generations de spéleos sont venus explorer gouffres et galeries sans fin. Problème au col. Les pentes sont fortes et en neige : entre 35 et 40°. Exposées au nord, la moindre glissade, pourrait être dangereuse. N’ayant ni crampon, ni piolet, activons le plan B : revenir sur nos pas en traversant les 3 plateaux, pour aller rejoindre la crête de la Brèque, puis celle du Gourzy, avant de descendre, toujours en crête jusqu’au GR qui relie Eaux-Bonnes et Eaux-Chaudes.
Du brouillard s’élève çà et là, sans jamais nous atteindre. Des nuages d’orages se forment, au sud, du côté de l’Amoulat. Sans jamais nous atteindre, non plus. Dommage la vallée d’Ossau, droit devant, sous nous au nord, est sous les nuages. Pas de vue. Triste.
Reste à descendre, l’interminable série de Z du « sentier du Gourzy » (voir IGN) et arriver aux Eaux-Bonnes, morne station, où pas un seul bar est ouvert en cette fin juin. Mort d’une époque glorieuse, celle du thermalisme où l’impératrice Eugénie recevait les « grands de ce monde ».
Pot à Laruns après une sacré virée de 23,5 kilomètres et plus de 1800 m de dénivelé, rarement en caillasse, souvent en tendre estive. Bien plus facile à parcourir. Du 4 physique, 2 technique dirait le CAF…
A plus sur les sentes.

– par Beñat

Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie, science de l’incertitude (???), à la graphie incertaine. Source: Palay, Bérot, Bourbon, l’inspiration
– Plaa du gascon plaa = plateau d’altitude
– Cordonas du gascon cor, cordona = coin retiré, à l’écart
– Aucupat (cabane, col, sommet) du gascon aucùp = occupation, aucupà = occuper
– Pambassibé du gascon pam = pente, bassia/bassibé = jeunes brebis
– Montcouges du gascon coja = courge. Montagne arrondie comme une citrouille
– Plateau d’Anouilhas du gascon anoulhe = jeune génisse
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Crédit photo : Bernard Boutin

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