
Plus bas : 920 m pk pont de la Mouline
Plus haut : 1940 m Oueillarisse
Dénivelé : 1250 m
Distance parcourue : 14,5 km
Reconnaissance : Franck Rouch, Juan-Miguel Izquierdo, Jean-Pierre Gspann et Bernard Boutin
Temps : très beau temps sans vent et température fraîche
Date : 9 mai 2024
Reconnaissance dans le secteur de Lescun, aux paysages très variés, à partir du pont de la Mouline 920, bas de la forêt d’Anitch, vers le cayolar de Bouéᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu) 1450, le pas d’Estauste 1700, le Plaa a Barbeᵗ (collet 1736) pour finir au Mail Eygarryᵗ 1903 et au pic d’Oueillarisseᵗ 1940. Un secteur méconnu pour la Mule et son Intello, surnommé Mr Toponymie, un peu perturbé par le mélange de racines gasconnes et basques des lieux parcourus.
Parking de départ : le pont de la Mouline, porte d’accès à la splendide hêtraie d’Anitch. Joli secteur d’emblée avec de belles granges rénovées. Remontée « tôt dret » dans les estives, sur une « dorsale », cap vers la crête du Miè parcourue de beaux couloirs verticaux. A mi-parcours, inflexion plein ouest 1109 pour rejoindre le cayolar de Bouè 1450. Pas de difficulté de parcours. De multiples sentes animales y conduisent. Terrain alternant entre estives et bosquets de hêtres.
A la cabane, des jeunes campent. Dedans et dehors. Réveil en cours ! Il est 10h. La mule râle, l’Intello l’a fait se lever à 5h…
Bel endroit pour une cabane. Comme souvent, avec une vue « imprenable » sur l’horizon. Les bergers d’avant : des contemplatifs aussi, malgré les difficultés du travail. Jamais une cabane, un cayolar, n’est « camouflé » mais, bien au contraire, toujours placé à un endroit où la vue est dégagée, belle, proche d’un point d’eau… et éloignée des secteurs à avalanche.
Surprise au cayolar, Cathy et Dédé Eygun-Audap, montés par le sentier qui traverse la forêt d’Anitch, nous rejoignent. Abrazos. Moment convivial avec le plus aspois des encadrants du club.
Montée par la raillière qui permet de rejoindre le pas d’Estauste. Une sente dans la pierraille sans difficulté. Au pas, cap plein ouest pour rejoindre le Plaa a Barbeᵗ. Longue traversée sur une cailloutis continu, courbe de niveau constante, pour finir par une petite cheminée facile. Un peu de main au rocher.
Passé la cheminée, nouveau collet sans nom et commence une remontée, pas toujours facile à trouver, parmi les pins à crochets, rochers calcaires et plaques de neige dure. Sans parler d’un « cairnage » vraiment irrégulier. Attention requise à ne pas glisser sur la neige. Pentes supérieurs à 30°. Le pensum du jour à l’aller comme au retour. Objectif : sortir de ces pentes, par le haut, pour rejoindre, plus tranquillement l’Eygarry. Terres d’arres calcaires d’un gris pâle qui se partage l’espace avec de multiples plaques blanches de neige ferme. Les pins à crochets apportent une note supplémentaire à ces lieux insolites dominés, au loin, par le pic d’Anie, le Soum Couy, le Billare, le Dec de Lhurs pour ne citer que les plus proches. Tous enneigés. Photos.
Descente vers une doline pour remonter s’installer déjeuner à l’Oueillarisse. Devant, sous nous, le refuge de l’Abérouat. Des vautours fauves survolent les lieux, suivi bientôt de 2 percnoptères, petits vautours migrateurs : pourtour des ailes noir, corps blanc, tête jaune : un coloriage immanquable pour ce vautour appelé aussi vautour d’Egypte. Sympa de les revoir, cela faisait longtemps… Longue pause au sommet calme et scénique.
Retour par l’aller. Passage toujours aussi peu « roulant » pour rejoindre le col sans nom. Le désigner ? Alors ce sera « pas du Plaa a Barbe » !
Passé celui-ci, descente de la petite cheminée, traversées de la raillière et du pas d’Estauste, à nouveau, pour rejoindre le cayolar de Bouè. Pause. Un peu de monde sur place. Accès facile depuis Labérouat.
Retour en boucle par la belle forêt d’Anitch. Les hêtraies ont cela pour elle d’être sans taillis, ni sous-bois, ni herbe, ni plantes. Feuilles et fanes séchées au sol. Les hêtres ne partagent pas leur territoire… Arbres élancés couleur blanc calcaire, celui des Arres d’en haut. Une belle palette de couleurs douces. Des sources et de l’eau fraiche tout au long du parcours.
Passage, à nouveau, à l’arbre aux chouettes (voir ICI) : ni les petits, ni la mère ne sont là. Longue vie à tous.
Trois vététistes nous dépassent rapidement. Assistance électrique. Gros pneus crantés qui, jours après jours, creusent, rognent, érodent, massacrent les sentes historiques. Nous l’aurons voulu…
A l’approche du pont de la Mouline, un bulldozer s’est attaqué, sur plusieurs centaines de mètres, à la sente que nous descendons. Elle n’est plus que terre retournée sur une bonne largeur. Le plaisir n’y est plus. Un engin 4*4 passe sous nous. Gaz d’échappement et bruit. Nous l’aurons voulu. Le rêve se brise.
A plus sur les sentes ou ce qu’il en restera.
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie, science de l’incertitude (???). Source : Palay, Bérot, Bourbon, l’inspiration
– Anitch ????
– cayolar de Boué du basque cayolar = cabane et du gascon boué = bovin.
– pas d’Estauste du gascon pas = passage, col.
– Plaa a Barbe du gascon plaa = terrain plat, plateau… barbe = longues fétuques sans grande valeur fourragère (Bérot)
– Mail Eygarry du gascon aygue = eau. Beaucoup d’eau coule sous le sommet. Nombreuses résurgences.
– pic d’Oueillarisse du gascon oeilhe = brebis. Lien où pacagent les ovins.
– Labérouat du gascon aberoû = noisetier sauvage. Le coin des noisetiers.
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crédit photo : Jean-Pierre Gspann et Bernard Boutin