
Plus bas : 1600 m pk pont de Peyrelue
Plus haut : 2159 m pico Portalet/pic d’Estrémère
Dénivelé : 703 m
Distance parcourue : 6,8 km
Collective du Club Alpin Pau : Nelly Chao, Françoise Gauzëre, Véronique Faivre, Patricia Fesentieu, Sophie Nougué, Bernard Boutin, Patrice Collin, Georges Garcia, Lélé, Robert Marin, Jules Saivre encadrés par Jacky Gauzëre
Temps : couvert de nuages « sahariens », vent à décorner des antilopes, frisquet
Date : 7 avril 2024
Après l’absence de rencontres, provoquée par la crise du CoVid, le club Pirineos de Saragosse et le Club Alpin de Pau reprennent contact sur le terrain. Bonne idée ! Alberto Lasala, sympathique « monitor » (encadrant) au club Pirineos, conduit une vingtaine de « pirineistas« , au sommet du « pico Portalet » (pic d’Estrémère par les français). Nous devons nous y retrouver.
Les « maños », habitants de Saragosse, montent au pic, depuis le Pourtaletᵗ par le « corredor del Ejecutivo » (couloir des Pompiers pour les français).
Après deux lignes écrites, l’Intello perturbe totalement sa Mule : un pic qui s’appelle Portaletᵗ pour les uns, Estrémèreᵗ pour les autres ! Un couloir qui est celui du chef (ejecutivo) pour les uns et des pompiers pour les autres. Cacophonie à anticiper sur la « divisora » (ligne de partage dans les Pyrénées entre l’Espagne et la France).
Pour les cafistes palois, gonflés à bloc à l’idée de parler castillan, le départ se fait au pont de Peyrelueᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu), en contre-bas du Pourtalet. Prudence : pentes fermes, enneigées par moment. Ne pas glisser. Passer des torrents enragés par la forte fonte des neiges en cours.
Pause à la cabane de Peyrelue et reprise pour rejoindre le col de Peyrelue ou puerto viejo de Sallent. L’enneigement irrégulier, façon peau de panthère, interdit l’utilisation des raquettes. Elles resteront sur le dos jusqu’à la fin. Brrrr…
11h30, arrivée au col et appel de Juan-Miguel, depuis la vallée. Il vient de recevoir « una llamada telefonica » (appel) d’Alberto se demandant où nous étions. L’équipe espagnole est déjà au sommet et nous, sous eux, au col ! Mauvais timing. Là haut le vent du sud se déchaine et les troupes ne souhaitent qu’une chose : redescendre. Les « maños » sont condamnés à nous attendre…
12h34 : arrivée, au sommet, des « gabachos », qualificatif plus ou moins sympathique, donné aux « franchutes » par les « espingouins » ! Péjoratifs contre péjoratif. Richesse et diversité des langues. Abrazos, avec émotion, entre Alberto et Jacky. Leur dernière rencontre date d’avant Covid et du décès d’André Relat, initiateur de ces sorties franco-espagnoles.
Emotion de courte durée, les rafales de vent du sud appellent à un replis stratégique. Vues assombries par de lourds nuages dont on nous dit qu’ils sont chargés de sable. Miracle de l’apesanteur.
Photo souvenir rapide, coup d’oeil rapide (aussi) vers celui qui nous observe avec sévérité : « el Midi » pour les uns et « l’Ossau » pour les autres.
Sans perte de temps, une longue colonne de près de 30 randonneurs se met en route pour descendre, au col du Pourtalet. Objectif visé : s’installer aux ventas. Rêves inavoués de « patatas bravas ». Cañas tambien...
Les ventas Petruso et Sancho ont chacunes leurs partisans. Mais voilà, qui pour accueillir inopinément 30 clients alors que les bars et restaurants sont déjà pleins ? Pagaille.
Regroupons des tables extérieurs, devant chez Sancho, dans l’espoir que tout le monde s’y installe pour, au moins, boire « un pot de l’amitié ». En vain. Les espagnols repartent, déjà, dans la vallée ou se faufilent au restaurant ! Ils n’ont pas prévu de pique-nique… contrairement à nous !
Alberto, seul, se joint à nous. Cañas, tinto, té, patatas bravas sont enfin servis. Rapides échanges. La fraicheur ambiante fait son oeuvre. La déception aussi. Séance rapidement levée pour un retour, sans gloire, sur Pau. Rencontre au sommet réelle mais décevante ! A reconduire… autrement !
A plus sur les sentes.
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie, science de l’incertitude (???) :
– Pourtalet/portalet du gascon baigt = petit col
– Estrémère (estremèra) du latin esctrèmus pour désigner une zone éloignée de la vallée d’Ossau
– Peyrelue du latin petra + luna = pierre luisante (sous la lune ?)
– Arraille du gascon arralhèr = pierrier, pente d’éboulis, cône de déjection
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