
Plus haut : 2606 m L’Escarpu/Sesques
Dénivelé : 1720 m
Distance parcourue : 14 km
Collective du Club Alpin Pau : Philippe Ballet, Alain Colman, Pierre Vidal, Juan-Miguel Izquierdo et Bernard Boutin
Météo : beau et chaud sous le sommet
Date : 10 août 2023
Tout le monde l’appelle Sesquesᵗ (ᵗ= toponymie – voir au bas du compte-rendu) et pourtant, il a un deuxième nom qui paraît bien plus approprié : l’Escarpu, l’escarpé. Pour s’en convaincre, il suffit de l’observer depuis le vallon de Sesques, passé la cabane du berger Laborde-Boy. Sa face SE n’est qu’un magnifique chaos géologique, multiforme, multicolore, infranchissable. Reste à la contourner par le col de Sesques et monter au sommet par le SSO.
Une montée ferme, longue que seul le passage du côté de la bergerie atténue. Même la Mule, accompagnée de son inséparable Intello, cale un instant sous le col. Le mental prendra le relais. C’est déjà pas mal ! Plus dur que le Lurien répètent Philippe et Pierre.
Le sommet de l’Escarpuᵗ (2606) n’a pas grande allure : un méchant relais téléphonique, cabanon en parpaing, pylône, plot en béton et autre ferrailles meublent l’espace. Par contre, son panorama est de toute beauté. Sa positon, un peu avancée dans la chaine, en est la cause. A Pierre, bigourdan de l’étape, nous montrons là notre modeste réplique du pic du Midi de Bigorre. Pause sur place, dos au relais !
Dans le ciel, un incessant ballet de martinets va et vient. Très beau et plutôt rare à ses hauteurs, mais déjà observé au lac de Monferrat, sous le Tapou. Migration en préparation ?
Beau passage en crête en direction du pic d’Isabe avant de plonger plein Est vers le méconnu lac de Sesques. Pause puis reprise de la descente vers le lac d’Isabe. Etonnement à ne pas voir d’izard, ni d’indice ! Pas de marmottes non plus. Disparition du vivant ?
Si, à la montée, nous avons vu un seul randonneur en tout et pour tout, à partir du sommet de l’Escarpu et surtout du lac d’Isabe, il y a un « monde fou » de marcheurs qui pour la plus part montent, en fin de journée, pour aller passer la nuit au bord du lac. Dur, dur pour eux, avec de lourdes charges, le soleil dans les yeux et la chaleur en plus. Un bruyant hélicoptère de l’armée semble les observer. Peu lui importe que ces pentes aient été longtemps fréquentées par l’ours Néré bientôt remplacé par Sorita, lâchée du coté de la cabane Cujalate, à deux pas de là.
Monter au lac d’Isabe est connue pour sa « pénibilité ». Forte et longue pente, sente mal empierrée, noyée sous les massifs de rhodos, mirtilliers et framboisiers. Au moins, il y a, d’habitude, en récompense des fruits à cueillir. Pas le cas en 2023 : une année sans ! La faute au soleil absent au printemps. Année sans confiture. Triste.
Arrivée dans la forêt d’Isabe, fraicheur retrouvée. Cheminement plus tranquille. Reste à dérouler jusqu’au parking.
Pot à la Caverne de Gabas. Du monde sur la terrasse, du monde sur la route. Un mois d’août classique. Reste que le vallon du Sesques reste toujours aussi tranquille. Pourvu que cela dure…
A plus sur les sentes.
– par Beñat
Les randos d’avant : c’est ICI
ᵗ Séquence toponymie (source le Palay, le Bourbon, l’inspiration… ) :
– Capéran (Sesques, Tortes) du gascon = aiguille, cime pointue, doigt
– Isabe : hydronime is = lac, rivière, plan d’eau etc.
– Sesques : du gascon sèsca = roseau ou glaiëul des marais qui servent pour pailler les chaises (Bourbon)
– L’Escarpu : du gascon escàrpe pour escarpé, abrupt, d’un accès difficile (Palay)
– Gabas du gascon gàbe = gave, gabàs = grand, vilain gave (Palay)
Crédit photo : Bernard Boutin
Cliquez sur la première photo pour faire défiler la galerie